24 août 2011

QUEBEC 2011 / rapport / jour 08 / DOLBEAU-MISTASSINI

JOSE & THE WASTEMEN en vadrouille au Québec / Juillet 2011.
Samedi 23 juillet (jour#08).
Après une nuit complète et un petit déjeuner largement aussi complet  (œufs, bacons, fèves, bacon, double ration de saucisses, café) à l’auberge de l’Ile du Repos nous partons en direction de Dolbeau-Mistassini avec Dimitri. Rem’, matinal, nous a déjà devancé. On serait bien resté un peu plus longtemps ici mais la météo tourne au vinaigre. En route. Nous voici une heure après donc devant le VOX POPULI après un trajet pendant lequel Dimitri m’a fait subir le dernier des outrages: écouter du jazz be-bop. Celui où le batteur finit ses lignes de coke en tapant sur son Hi-Hat (surmixé) comme un constipé consanguin victime du syndrome Gille de La Tourette, attaqué par une nuée de guêpes des Galapagos. Bon okay j’avoue, en fait c’est moi qui lui fait rester sur la station de radio pour être vraiment sur que je ne supporte pas ce style. Confirmation: je ne supporte pas.
Tshhh thshsh s tshhhh-t-t-t-t-tttttt-ttshhhh-tttt-t-ttshhhh tshh tTHHHHHHSSSHHH-T-T-T-T-T-TTHShhhhhhh puuuuuUUTAIN MAIS TA GUEUUUUULE !!!!!!
jose wastemen galaxie vox populi
Rem’ est là, on rentre dans le VOX POPULI : trop cool. Genre 300 places qui sent bon le rock et la bière. Le staff est incroyablement incroyable au point que c’en est incroyable. On apprend que GALAXIE, la tête d’affiche, sera à la bourre, et comme ça sert à rien de balancer avant eux on repart vaquer à nos occupations. À savoir : Rem’ avec sa famille chez sa famille (nous sommes dans ses terres historiques) et Dimitri &  moi   à aller faire du billard-bière dans une galerie marchande. Il fait tellement chaud que se balader dehors relèverait de l’inconscience ; ou du sport, ce qui revient au même. Retour à la salle, on est à bloc, car le spot à billard est bien le seul endroit où on aura entendu de la musique de merde pendant notre séjour : électro-dance-pouffiasse avec voix de René La Taupe passée au Vocoder-Rabouin. Un calvaire.
Ca donne envie de décrasser avec du bon gros son. Ce que fait GALAXIE à environ 119 décibels dans la salle. Encore un ingé-son en mode virility-proof ? Bref, c’est à nous, on s’installe après avoir rencontré les gars de GALAXIE. Il y a quand même Olivier Langevin et Fred Fortin dedans, excusez du peu. Un monsieur Fortin lui aussi originaire de Dolbeau-Mistassini, et qui me prête très gentiment son ampli basse. Par sûreté je ne touche à aucun réglage et plugge la Fender Precision de Mark Parker dedans. Oui-oui rappelez vous, ce soir on joue en trio électrique et je dois donc prendre la basse. Stress.
A un moment donné, alors que je suis penché sur la scène pour vérifier des bricoles de câblage, un avion à réaction-fusion-nucléaire décolle sur ma droite pour venir se crasher dans le tympan de mon oreille gauche et me décrocher un cri de tigre en rut à qui on arracherait les testicules avec des tessons de bouteilles.
Oh rien de spécial, juste Rémi qui vient de brancher sa Gretsch dans le Fender « brownface-je-ne-sais-pas-quel-modèle-mais-il-est-hystérique-parce-que-c’est-un-vieux-modèle-super-rare-que-lui-prête-Fortin ».
jose wastemen galaxie vox populi
Je suis à moitié sonné, j’ai vraiment mal à l’oreille. J’ai l’impression d’avoir pris un coup de poing, et j’ai même l’impression que mon œil gauche voit moins bien, tout gris, j’ai le pouls hyper rapide. Je suis à moitié flippé. Et mon Rémi lui il est PILE devant, à 30 cm en train de faire ses réglages, pépère, les oreilles dedans.
Enfin des réglages … comprendre : il met tout à burnes sinon « ça sonne pas ya pas de grain ». Encore sous le choc je trébuche à moitié, recule, cherche machinalement mes bouchons moulés, que j’ai évidemment oubliés en France. Dimitri derrière sa batterie n’est pas dans l’axe de l’ampli, mais il a quand même la tête du gars qui s’inquiète : les mûrs vont-ils tenir ? Pendant un bref passage de silence qui ressemble à du bruit rose, je demande vite si quelqu’un a des bouchons parce que sinon ça va pas être possible. Non, personne. A ce moment précis l’ingé son de la salle vient gentiment voir Rémi:
« -Euhhhh ça s’peut-tu d’baisser un peu ton volume ??!?
Mouvement d’épaule genre Laurence Parisot qui vient de se faire prendre à parti par un cégétiste qui veut en découdre.
- Woooy hey non sinon j’ai plus d’grain !!! »
Surtout que à ce moment précis Rem’ sait qu’on l’a pris la main dans le sac. Ça fait un an qu’il nous affirme haut et fort (forcément fort) qu’au Québec et partout outre-atlantique tu peux jouer supra fort. Genre, limite t’y es obligé par décret, et si tu le fais pas ça prouve juste que tu es un sous-homme au niveau du Tone, et tu peux toujours aller sucer un Line-6 en te faisant sodomiser par une Cort.
«- Oui mais là euh …. C’est vraiment très fort quoi, je euh …vais rien pouvoir faire, c’est VRAIMENT fort. »
Rémi marmonne je-ne-sais-quoi et fait semblant de tripoter ses potards. Un ange passe. Je me colle rapidos une boule de papier Kleenex dans l’oreille faute de mieux et faute de temps ; il va falloir attendre pour aller acheter une paire chez Jean Coutu. Les balances seront donc un calvaire total en ce qui me concerne. Même en braillant comme un putois j’entends rien à ce que je chante, et si le gars monte mon retour, en plus de l’avion de Rémi, j’ai une fusée de larsen en double pénétration. La basse ça va j’entends, j’ai l’ampli de Fortin dans l’cul, et croyez moi le niveau est à l’avenant. J’ai vraiment mal à l’oreille, ça passe pas. Cette putain d’oreille gauche qui me saoule depuis 13 ans, suite à une sombre affaire de baston avec multiples pieds dans ma gueule. C’est dur de faire comprendre à quelqu’un que tu souffres (pas « j’ai mal » hein : je SOUFFRE) quand cette personne, par je ne sais quelle grâce divine, est totalement insensible à toute notion de fort ou pas fort. Rémi, tu lui fous la tronche dans l’ampli de Lemmy, la tête en sandwich dans celui de Malcolm Young, il bronche pas: il en redemande.
Verdict médical post-voyage : j’ai un kyste à l’oreille qui bombe mon tympan, et fait qu’à certaines fréquences haut-mediums (pour parler comme Dimitri)  de type Hi-Hat-cymbales-claquements-de-mains- fille-qui-crie y a des trucs et machins qui se touchent dedans. Le médecin me demande, héberlué, « mais, quand vous jouez de la musique fort ça vous fait pas hurler de douleur ???!!!».
Ben si un peu, des fois … Kyste qui devait déjà là a priori, mais plus petit, et qui s’est réveillé et développé avec la pression du trajet en avion. J’apprends donc qu’à un peu plus et je perdais mon oreille, mais tout va bien. Là j’ai un traitement pour le résorber , mais pour je ne sais quelle raison obscure, il ne partira jamais vraiment. Super. Revenons au VOX.
Dans les loges, au détour d’une Heineken (bizarrement à la mode ici) j’apprends que  ça sera complet ce soir. On aurait pu s’en douter vu les gloires nationales et locales qui sont en tête d’affiche, mais ça surprend toujours. On fait un aller-retour chez les parents de Rémi pour déguster la fameuse tourtière de Thérèse.
Retour à la salle, 21h30, c’est déjà blindé.
jose wastemen galaxie vox populi
On doit attaquer peu après 22h00 pour un set de 40 minutes où il va falloir dépoter. On est tendu comme des slips d’ado. Une sélection musicale aux petits oignons tourne à burnes dans ce club qui me fait penser à feu l’Entre-Pot, tenu par une bande de jeunes ultra-motivés et hautement sympathiques qui se sont mis en coopérative. Ca me désespère de la France : même à Paris (j’aurais envie de dire, évidemment) t’as pas un lieu aussi cool (j’aurais envie de dire VRAIMENT cool) alors que là, t’es au fin fond du trou du cul de la zone profonde dans un bled de 15.000 habitants, et leur truc déboîte. Et pour moi le fin fond du trou du cul de la zone profonde dans un bled de 15.000 habitants n’a jamais été synonyme de beaufitude ou de ringardise A PRIORI. Je ne citerai pas les lieux prétendument trop cools qui sont juste des ramassis de m’as-tu-vu imbuvables qui se prennent pas pour de la merde. Mais bon bref, la vraie ambiance rock, tu la ressens et elle te saute à la gorge. Là, elle te saute tellement à la gorge qu’elle t’étouffe et que tu dois  écluser force houblons-maltés pour pas t’étrangler. Les vues incessantes de créatures affriolantes n’aident guère. Oui allez-y, traitez moi de pervers psychopathe, j’assume.
voix off du cerveau en mode « short Armani trop large, coupe de cheveux Benny B. + lunettes de soleil Victoria Beckham + gourmette D&G + débardeur Rivaldi trop serré + pseudo musculation mal foutue + regard de mec qui va te tuer + démarche de mongol + baskets hi-fi Nike-Star-Trek ».
« Attends quoi c’est booooOOOooon tsééé maramé ma pÂrole j’vois des jolis gadjiii beiiin tséé j’les mate quoi c’est bon quoi yapa moyen moi j’men bÂts les couiiilllles tséééé mater des meufs ici c’est motCHémOtCHique KW !!!! »
Pardon, je commence à chauffer du cerveau.
Montons donc sur scène pour voir.
jose wastemen galaxie vox populi
Ah ben oui on voit bien que c’est plein dis donc. Et plein de meufs effectivement. C’est quoi ce pays de malades ?!?
Rémi, l’air de rien, remonte évidemment son volume à bloc avant qu’on commence. Un vrai gamin : il croit qu’on l’a pas vu faire avec Dimitri ! On se marre.
Pourvu que mon bouchon à l’oreille ne TOMBE PAS …..
 « Just Be » et « More Fun » pour se mettre en pattes, et après on y va crescendo avec du qui-tape, à commencer par « Going Down ». Le concert se passe comme sur des roulettes. Je fais quelques pains mais bon hein pfffffff c’est trop cooool on sur on pu on a chaud les gens font yeahhhhh c’est trop beau c’est trop bien maman je veux ressentir ça tous les soirs et merde voilà déjà « Dog Eat Dog » surbraillée comme il se doit par un Rémi incandescent. Ce soir il est au summum du top du  zenith orgasmique. Il joue dans SON bled, dans SA salle (il y a été DJ « heavy metal » en 86/87), sur SA Gretch, dans ce putain de « blackface-je-ne-sais-pas-quel-modèle-mais-il-est-hystérique-parce-que-c’est-un-vieux-modèle-super-rare-que-lui-prête-Fortin ». Cerise sur la piche : il dépucèle ce soir  SA Dan Amstrong, qui s’avère donner un niveau de sortie de porc. Un porc mutant né à Fukushima.
On est d’ailleurs sans nouvelles du groupe de filles qui étaient devant l’ampli de Rémi. Si quelqu’un voit errer des filles dans le secteur du Saguenay Lac Saint-Jean, la démarche hasardeuse, la bave aux lèvres (mais non !!!! celles du haut, putain mais vous êtes relous sérieux !), du sang sur les oreilles, les yeux révulsés, en train de crier « BlackfAAaaaaaaace !!! BLackfaaaaaAAAAce », ce sont elles.
Ramenez-les au VOX POPULI et leurs familles viendront les chercher, merci.
jose wastemen galaxie vox populi
jose wastemen galaxie vox populi
Suite de cette folle soirée dans un prochain post, sinon c'est trop long. Eh oui c'est pas fini, y'a pas que les concerts dans la vie ! Y'a les afters aussi !

8 commentaires:

  1. ...... C'est pas le volume que j'ai remonté mais la Presence. Ca m'a trotté dans la tête toute la soirée et je me suis dits que le seul moyen de récupérer un peu de grain sans monter le volume....hé ben c'était de tourner le potard miracle "PRESENCE".

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  2. "presence" .... THE potard qui t'arrache la gueule !!! sacré Rémi !!!

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  3. ah oui ça "presence", ça arrache la gueule quand t'es déjà bien fort, rémi faut quand même que tu réalises que la puissance d'un mec n'est pas dans son volume mais dans sa subtilité et sa vulnérabilité... c'est si facile d'impressionner avec du gros, mais ça impressionne jamais longtemps... alors que la sensibilité mêlée à ce qu'il faut de puissance maitrisée comme on maitrise un cheval à de quoi te faire jouir longtemps...
    bref, encore un sujet pour mon futur blog...héhé
    pov' josé, je compatis... bon heureusement que t'as tripé à donf, mais bon chanter avec du kleenex ds les oreilles, c'est pas évident!
    en tout cas ça sent que tu kiffes grave là bas! c'est ça le québec! coolitude rock même au fond de la cambrousse... raaaaa c'est sur que nos bleds isérois font pas rêver, st marcellin me fout le cafard, sa boite de nuit, sa grise mine et bars pourris, pas une once de "rock" ou de "cool" dans ce bled... c'est ça la france... (non, la bretagne n'est pas la france)

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  4. Hola....

    @Nadj, ya longtemps que je cherche plus à impressioner qui que ce soit. D'autant plus que je suis bien d'accord avec toi et qu'il y a des moments pour l'un et pour l'autre..... Là c'était plutôt le moment pour l'un. Ce qui est cool avec les Wastemen c'est qu'il y a toujours la place pour les deux.... Et le volume est la seule dope qu'il me reste donc laissez-la moi siouplait ;o)

    Et en plus, c'était pas si fort. C'était largement moins fort que ceux qui jouaient après.

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  5. C'parce que Rémi est en train de devenir sourd!

    Une Grestch, ça sonne tout aussi bien dans un VOX AC30...

    Read my lips dude: 30 watts!

    It's been a hard day's night... indeed!

    Shocking!!!

    -Dennis Dubeau

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  6. c'etait un blackface ou un brownface alors ce fender ? je suis perdu moi !

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  7. Fender Super Amp 1962 => BROWN
    Blackface => 1964 / 1967.

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  8. ouais rémi je comprends c'est un peu comme moi, on s'est purifié avec l'age;-) moi il me reste le café américain et le sexe comme dope, parce que j'ai arrêté de jouer hyper fort et l'alcool et aussi le tabac... donc t'a raison, nous enlevez pas nos dopes qui nous restent! je kiffe trop l'amour

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