5 août 2010

KISS and Kids


Musicalement j'ai jamais plus trippé que ça. Ayant commencé à 12 ans en achetant l'album DINASTY un jour de cassage de genou, j'avais fait un peu fausse route à leur sujet, je dois bien l'avouer. Je m'y suis donc plutôt intéressé sur le tard, et on a quand-même repris "Deuce" avec FIRECRACKERS pendant toute la tournée de l'album "Gotta Love It". En fait ce que j'aime chez KISS, c'est ... KISS.
Leurs chansons à la rigueur hein ... Non je sais pas ... cet espèce de Cirque Barnum typiquement américain, ça nous rappelle qu'on aime aussi la musique pour ce qui n'est PAS la musique. L'univers, le look, l'attitude, les visuels ...
En tous cas, ça fonctionne toujours chez les gamins, KISS.
Ma fille de trois ans est tombée il y a trois mois sur un DVD "live" du groupe, chez sa grand-mère maternelle. Elle a aussitôt accroché. Surtout que ça lui donnait un alibi pour tirer la langue :
- Penny: "Mais siiiiiiiiiiii le bassiste de Kiss eh ben il fait comme ça !!!"
Joignant la mimique à la parole, elle tire la langue en la gigotant dans tous les sens, sous le regard ahuri de la grand-mère (ou du commerçant ou du postier etc.) pris à témoins violemment dans la rue (ou le magasin ou le bureau de Poste etc.).
Depuis ses vacances ça empire.
Voici un lever matinal type :
-Penny :"Papa, on regarde une 'tite video d'Kiss steuplait ?!!!??"
-Moi (embué): "mmmmmmmm on va aller prendre le biberon d'abord hein ...."
- Penny: "Mais siiiiiiiiiiiii ma chanson Rock City (c'est comme ça qu'elle dit pour "Detroit Rock City" parce que la prononciation "Ditröyte" elle n'y arrive pas encore) qui est dans l'ordinateur !"
En plein biberon, donc :
- Penny "Mais tu sais le bassiste, Gene (et elle prononce bien "Djinne" là par contre) il tire la langue et il fait le foufou en marchant comme ça !!!"
Elle imite alors la célèbre démarche de "dinosaure qui a envie de faire caca" de Gene Simmons, alors qu'elle est allongée sur moi. Douleurs diverses & contorsions.
- Moi :"Mais oui je sais Penny je sais ... finis ton biberon".
Deux gorgées plus tard, repoussant encore le biberon :
- Penny : "Eh ben tu sais à la fin du concert Paul y casse sa guitare et y a des papiers qui brillent partout avec les feux d'artifices et en plus il a une étoile sur la fesse !!!! Hi hi hi hi  !!!".
Et elle se marre comme une baleine.
- Penny: "On peut regarder une tite vidéo d'Kiss papa ???!?? Celle où Paul y vole sur les gens ?"
etc.etc.

Donc dans la journée, c'est au moins une fois DETROIT ROCK CITY (et CETTE version, pas une autre) :

Il a même fallu que je l'apprenne à la guitare et au chant pour  lui la faire EN PLUS tout seul à côté. Elle fait les chœurs sur les "Get Up !" et les "Get Down !" quand elle croit que je ne la regarde pas.
A force, je me suis pris au jeu. J'ai décidé de lui faire la guitare de Paul (qui est HYPER COOL) en miniature pour sa peluche Jojo. Le manche est fait avec un bâtonnet de glace, mangée le jour même à la plage. le corps en papier et carton, recouvert de papier aluminium pour la cuisine. Attention Gibson, les luthiers de la post-modernité sont arrivés !
Penny a surkiffé la wallah, comme de bien entendu. Sauf que maintenant, je dois faire chanter Jojo sur Kiss, en lui faisant faire la guitare en même temps. Ceci dit je me marre beaucoup, j'adore le Muppet Show et je me prends pour Jim Henson.
En poussant un peu le bouchon sur ce brave Jojo, ça donne ça :

 


















Résultat ?
Demain je dois (je cite Penny) "faire Hello Kitty en Gene (le bassiste) & Totoro en chat (= le batteur)".***
Je crois que je vais bien kiffer.
Kiss.

*** Bizarrement elle ne mentionne jamais Space Ace (le gratteux).
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3 août 2010

Abolition des PRIVILEGES

La nuit du 4 août 1789 a été bien plus importante que la farce de la Bastille, dont on a fait notre Fête Nationale. Rappelons en effet que la Bastille n'embastillait que 7 personnes (4 faussaires, 2 fous, 1 criminel) lors du fameux 14 juillet 1789 de la légende.
La preuve dans les 18 articles de la nuit du 4 aout 1789 (putain ... 211 ans ...) décrétés une semaine plus tard, le 11 août 1789.
Une époque où les députés avaient des idées, un rôle, une mission. Et de sacrées paires de couilles.
Je passe en gras les passages qui nous ont fait passer du trou noir féodal au soleil radieux d'un futur ... dont on a bien fait de la merde par la suite.
Et en rouge les passages cultes qui donnent envie de revenir en 1789.
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Décret relatif à l'abolition des privilèges
Assemblée nationale

11 août 1789

Art. 1er L'Assemblée nationale détruit entièrement le régime féodal. Elle décrète que, dans les droits et les devoirs tant féodaux que censuels, ceux qui tiennent à la main-morte réelle ou personnelle, et à la servitude personnelle, et ceux qui les représentent, sont abolis sans indemnité ; et tous les autres sont déclarés rachetables, et le prix et le mode de rachat seront fixés par l'Assemblée nationale. Ceux desdits droits qui ne sont points supprimés par ce décret continueront néanmoins d'être perçus jusqu'au remboursement. 

Art. 2. Le droit exclusif des fuies et colombiers est aboli. Les pigeons seront enfermés aux époques fixées par les communautés durant lequel temps, ils seront regardés comme gibier, et chacun aura le droit de les tuer sur son terrain.

Art. 3. Le droit exclusif de la chasse ou des garennes ouvertes est pareillement aboli, et tout propriétaire a le droit de détruire ou faire détruire, seulement sur ses possessions, toute espèce de gibier, sauf à se conformer aux lois de police qui pourront être faites relativement à la sûreté publique. Toute les capitaineries même royales, et toutes réserves de chasse, sous quelque dénomination que ce soit, sont pareillement abolies ; et il sera pourvu, par des moyens compatibles avec le respect dû aux propriétés et à la liberté, à la conservation des plaisirs personnels du Roi. M. le président est chargé de demander au Roi le rappel des galériens et des bannis pour simple fait de chasse, l'élargissement des prisonniers actuellement détenus, et l'abolition des procédures existantes à cet égard.

Art. 4. Toutes les justices seigneuriales sont supprimées sans aucune indemnité, et néanmoins les officiers de ces justices continueront leurs fonctions jusqu'à ce qu'il ait été pourvu par l'Assemblée nationale à l'établissement d'un nouvel ordre judiciaire.

Art. 5. Les dîmes de toute nature, et les redevances qui en tiennent lieu, sous quelques dénominations qu'elles soient, connues et perçues, même par abonnement, possédées par les corps séculiers et réguliers, par les bénéficiers, les fabriques, et tous les gens main-morte, même par l'ordre de Malte, et d'autres ordres religieux et militaires, même celles qui auraient été abandonnées à des laïques, en remplacement et pour option de portions congrues, sont abolies, sauf à aviser aux moyens de subvenir d'une autre manière à la dépense du culte divin, à l'entretien des ministres des autels, au soulagement des pauvres, aux réparations et reconstructions des églises et presbytères, et à tous les établissements, séminaires, écoles, collèges, hôpitaux, communautés et autres, à l'entretien desquels elles sont actuellement affectées. Et cependant, jusqu'à ce qu'il y ait été pourvu, et que les anciens possesseurs soient entrés en jouissance de leur remplacement, l'Assemblée nationale ordonne que lesdites dîmes continueront d'être perçues suivant les lois et en la manière accoutumée. Quant aux autres dîmes, de quelque nature qu'elles soient, elles seront rachetables de la manière qui sera réglée par l'Assemblée ; et jusqu'au règlement à faire à ce sujet, l'Assemblée nationale ordonne que la perception en sera aussi continuée.

Art. 6. Toutes les rentes foncières perpétuelles, soit en nature, soit en argent, de quelque espèce qu'elles soient, quelle que soit leur origine, à quelques personnes qu'elles soient dues, gens de main-morte, domaines apanagistes, ordre de Malte, seront rachetables ; les champarts de toute espèce, et sous toutes dénominations le seront pareillement, au taux qui sera fixé par l'Assemblée. Défense seront faites de plus à l'avenir de créer aucune redevance non remboursable.

Art. 7. La vénalité des offices de judicature et de municipalité est supprimée dès cet instant. La justice sera rendue gratuitement. Et néanmoins les officiers pourvus de ces offices continueront d'exercer leurs fonctions et d'en percevoir les émoluments jusqu'à ce qu'il ait été pourvu par l'Assemblée aux moyens de leur procurer leur remboursement.

Art. 8. Les droits casuels des curés de campagne sont supprimés, et cesseront d'être payés aussitôt qu'il aura été pourvu à l'augmentation des portions congrues et à la pension des vicaires, et il sera fait un règlement pour fixer le sort des curés des villes.

Art. 9. Les privilèges pécuniaires, personnels ou réels, en matière de subsides, sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et de la même forme ; et il va être avisé aux moyens d'effectuer le payement proportionnel de toutes les contributions, même pour les six derniers mois de l'année de l'imposition courante.

Art. 10. Une constitution nationale et la liberté publique étant plus avantageuses aux provinces que les privilèges dont quelques-unes jouissaient, et dont le sacrifice est nécessaire à l'union intime de toutes les parties de l'empire, il est déclaré que tous les privilèges particuliers de provinces, principautés, pays, cantons, villes et communautés d'habitants, soit pécuniaires, soit de toute autre nature, soient abolis sans retour, et demeureront confondus dans le droit commun de tous les Français.

Art. 11. Tous les citoyens, sans distinction de naissances, pourront être admis à tous les emplois et les dignités ecclésiastiques, civiles et militaires, et nulle profession utile n'emportera dérogeance.

Art. 12. À l'avenir il ne sera envoyé en cour de Rome, en la vice-légation d'Avignon, en la nonciature de Lucerne, aucuns deniers pour annales ou pour quelque cause que ce soit ; mais les diocésains s'adresseront à leurs évêques pour toutes les provisions de bénéfices et dispenses, lesquelles seront accordées gratuitement, nonobstant toutes réserves, expectatives et partages de mois, toutes les églises de France devant jouir de la même liberté.

Art. 13. Les déports, droits de côte-morte, dépouilles, vacat, droits censaux, deniers de Saint-Pierre, et autres du même genre établis en faveur des évêques, archidiacres, archiprêtres, chapitres, curés primitifs et tous autres, sous quelque nom que ce soit, sont abolis, sauf à pourvoir, ainsi qu'il appartiendra, à la dotation des archidiaconés et des archiprêtres qui ne seraient pas suffisamment dotés.

Art. 14. La pluralité des bénéfices n'aura plus lieu à l'avenir, lorsque les revenus du bénéfice ou des bénéfices dont on sera titulaire excèderont le somme de 3 000 livres. Il ne sera pas permis non plus de posséder plusieurs pensions sur bénéfices, ou une pension et un bénéfice, si le produit des objets de ce genre que l'on possède déjà excède la même somme de 3 000 livres.

Art. 15. Sur le compte qui sera rendu à l'Assemblée nationale de l'état des pensions, grâces et traitements, qu'elle s'occupera, de concert avec le Roi, de la suppression de celles qui seraient excessives, sauf à déterminer à l'avenir une somme dont le Roi pourra disposer pour cet objet.

Art. 16. L'Assemblée nationale décrète qu'en mémoire des grandes et importantes délibérations qui viennent d'être prises pour le bonheur de la France, une médaille sera frappée, et qu'il sera chanté en actions de grâces un "Te deum" dans toutes les paroisses et églises du royaume.

Art. 17. L'Assemblée nationale proclame solennellement le Roi Louis XVI Restaurateur de la liberté française.

Art. 18. L'Assemblée nationale se rendra en corps auprès du Roi, pour présenter à Sa Majesté l'arrêté qu'elle vient de prendre, lui porter hommage de sa plus respectueuse reconnaissance, et la supplier de permettre que le "Te deum" soit chanté dans sa chapelle, et d'y assister elle-même. L'assemblée nationale s'occupera, immédiatement après la constitution, de la rédaction des lois nécessaires pour le développement des principes qu'elle a fixés par le présent arrêté, qui sera incessamment envoyé par MM. Les députés dans toutes les provinces, avec le décret du 10 de ce mois, pour y être imprimé, publié même au prône des paroisses, et affiché partout où besoin sera.
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