17 mars 2015

FLEXI DISC #2

flexi disc sonorama
Chose promise dans le premier article, chose dûe dans le deuxième : voici quelques autres clichés de flexi discs zazous.
L'indispensable disquaire grenoblois DISC ORAMA m'avait fait remarquer que je n'avais pas parlé de "Sonorama", ce magazine culturel qui dura de 1958 à 1962 avec 42 publications en tout et pour tout. Vous pouviez y trouver des articles de politique, des actualités sportives, tout y passait. A l'intérieur de la revue, plusieurs flexi discs à écouter avec ses oreilles en plus des pages à lire avec ses yeux.
Dans celui que j'ai sous la main (Sonorama n°35 Novembre-décembre 1961) et qui est en photo dans cet article voici le contenu des cinq disques insérés :
1 : Actualités politique / Hommage à Marguerite Monot
2 : Charles Aznavour chante un Noël inédit / Choeur de Saint-Eustache chante Noël
3 : Concerto de Thcaiowski / Interview et chanson de Georges Brassens
4 : Sono-gag  / Régine vous apprend à danser le twist
5 : Revue de fin d'année par Henri Tisot / Revue de fin d'année par Jacques Martin

Soit : du lourd. Le Sono-Gag est un sketch (avec voix accélérée à la François Pérusse 35 ans plus tôt) sur des espions américains et russes qui fleure bon la guerre froide et les clichés de bon aloi, suivi par une leçon de danse "rock" sous amphétamine. Où l'on se moque bien évidemment de ce style rudimendaire accompagné de paroles stupides. Suivi par une chanson de souvenir sur le service militaire (pour tous ceux qui ont eu 18 ans avant Chirac).

Pour le flexi de chez Kerrang (volume 2 d'une série de ... au moins 4, je n'en sais pas plus), il inclut "She's so good" d'ATOM SEED. Bah c'est pas forcément dégueulasse, c'est plutôt hard-rock de 1989 ou 1990 qui va bien, mais pas moyen de trouver le moindre renseignement sur ce groupe. Je retombe inlassablement sur des ventes du flexi, mais sans rien de plus. C'est con quand-même.
Même chose pour la face B qui présente un truc beaucoup plus barré, limite fusion-prog-chelou, qui serait un mélange entre Living Colour, Voivod et Mister Bungle : THE BEYOND avec "Sacred Garden. Le riff dissonant est vraiment cool.
Je ne me rappelais pas DU TOUT qu'on sortait encore des  flexis en 89 ou 90. Les sources que je trouvent divergent sur les dates, et rien d'indiqué sur le disque : ceci dit à partir du volume 4 il y a les mentions  (P) et (C) qui font état de 1990 : les autres sont donc forcément plus anciens (je précise car beaucoup de sources disent que ce flexi #2 est de 91).
Plus personne n'achetait de vinyles (voire : tout le monde ou presque les revendait), je me demande bien qui est le génie qui a fait ressortir ça chez Kerrang à une date aussi tardive.

Le flexi Heavy Metal regroupe des titres qui sont manifestement de 81 à 84. Il n'y a que des extraits (heureusement 6 titres sur une face, bon ...). Il s'agit apparemment d'un flexi promo danois. Edité a priori par un magazine si l'on en croit ce listing de raretés de Dio.
C'est tout pour aujourd'hui.
Une prochaine fois je vous parlerai surement de cartes postales vinyles polonaises (c'est pas une blague).
flexidisc flexi disc sonorama 19161
flexidsic kerrang
flexidsic kerrang
flexidisc heavy metal saxon dio

10 mars 2015

FLEXI DISC #1

flexi disc flexidsic

Il fut un temps où le disque vinyle était partout. Mais vraiment partout. Et surtout le format 7".
En France on dit "45 tours", ce qui est une hérésie. 45 tours, c'est le nombre de rotations que fait le disque par minute. Or, un disque qu'on appelle, nous en France, "33 tours" (mais dont on se fout en fait de savoir le nombre de tours qu'il fait par minute) peut très bien tourner en 45 tours.
Je sens que vous êtes perdus.
On va faire simple : les "petits disques"(qu'on appelle en anglais 7" pour "7 pouces") peuvent aussi bien tourner en 33 tours qu'en 45 tours. Ils pourraient même tourner en 25,764 tours si on voulait.
Sur un "petit disque" qui tourne en 33 tour, le son sera d'autant plus pourri que il y a moins de sillon à  lire pour le diamant (je te fous plus de données dans le même espace)

Vous suivez oui ou merde ?

Et donc les "grands disques"(qu'on appelle en anglais un 12" pour "12 inches") peuvent aussi bien tourner en 33 tours/minute qu'en 45 tours/minute.
Notez que dans le temps où le vinyle était partout, on appelait judicieusement un grand disque "30 centimètres" et un petit "17 centimètres", et les vaches étaient aussi bien gardées que bien nommées.
Pour la clarté du propos et votre santé mentale je ne parlerai pas des 10" (25 centimètres) pour lesquels j'ai pourtant une affection particulière.
Retenez juste que plus un disque tourne vite sur une grande surface, meilleur est le son. D'où l'invention et le succès des fameux "maxi-45 tours" (qui étaient au format 12") qui sont nés à la fin des années 70 pour les clubs qui voulaient, je cite, "un son qui patate avec un maximum de basse".

Tout ça pour vous parler d'un support vinyle (on y vient on y vient) lancé en masse dans les années 50, et qui lui n'a pas été réputé pour sa qualité sonore : le "flexi disc". Comme son nom l'indique, il était flexible. Et donc léger, et donc aussi peu onéreux à envoyer que résistant aux chocs dus aux transports par la poste. Accessoirement, mais pas tant que ça, il coutait aussi moins cher à produire.
Si tu plies un flexi disc en faisant toucher bord à bord, il revient en place tout seul, et tu peux encore l'écouter. Sur un vinyle traditionnel, vous devinez aisément que non : vous obtenez juste deux bouts de disque dont aucun des deux ne peut être écouté. Ce qui n'est donc pas terrible.

Dès son invention on trouva rapidement des flexi discs insérés dans toutes sortes de magazines et publications.  Vous pouviez aussi bien y trouver bien des histoires pour enfants, que des discours d'hommes politiques, de la musique, des recettes de cuisine ou des leçons de yoga. Beaucoup de marques commerciales lancèrent leurs propres labels pour pouvoir envoyer des "singles" à leurs chers clients. En gros, si tu achetais assez de packs de lait X, que tu gardais tes coupons et que tu envoyais le tout à la marque X, elle t'envoyait un disque de son catalogue (auquel tu pouvais aussi t'abonner). Regardez l'enveloppe "Grosjean Rama" à la fin de l'article, c'est très clair. Ce système cartonnait sévère.
Ce support était essentiellement promotionnel distribué gratuitement : personne n'allait acheter un flexi disc, soit on en chopait un dans un magazine soit on l'avait par abonnement à une marque en montrant qu'on était un consommateur assidu de celle-ci) était donc partout. Cheap et jetable. Résultat, malgré la masse incroyable qui a été produite, il n'en reste pas tant que ça.
Il est bien évidemment passé de mode à la fin des années 80, pour vivoter très difficilement jusqu'en 2000, pile-poil.

En 2007 quand APRIL77RECORDS a été lancé, j'ai essayé de retrouver les usines, fabricants, techniciens i tutti quanti qui avaient produit ces fameux flexi discs car nous voulions en insérer dans des magazines pour faire la promo du label. Ca paraissait aussi cool que pertinent puisqu'on sortait une chiée de vinyles (entre autres). J'en ai vraiment bavé : mes recherches m'ont emmené (au téléphone et par mails) de la Grèce au Canada en passant par la Corée. J'ai tout essayé : pas moyen, le flexi est bien mort et enterré, maintenant jeune homme arrêtez de nous harceler avec ça on n'en fait plus, on ne sait même plus où sont les machines. Ou "on a les machines mais on n'a plus la matière première qui faisait le disque". Où "on a les machines et un vieux stock de matière première" mais le seul technicien qui savait faire est mort la semaine dernière" (véridique).
Chou blanc, déception.
Mais figurez vous que le flexi disc est finalement réapparu. Et oui.
Quand ? Fin 2010, pile quand on fermait APRIL77RECORDS. No comment. Je m'aperçois d'ailleurs que APRIL77RECORDS est malheureusement déjà passé aux oubliettes de l'histoire  de l'Internet, par faute d'avoir gardé son back catalogue et ses infos quelque part sur un serveur. Faut toujours se méfier des webmasters (alors les gars du boulot qui liraient ça, non ça ne s'adresse pas à vous). Mon label obsolète est lui toujours en vie sur un vieux serveur free, et ça fait 15 ans. Fin de la digression. M'enfin dommage, on avait sorti de bons et beaux trucs (matez-moi ce joli coffret avec polo inclus).
Ceci dit APRIL77 a justement sorti un flexi (des Black Lips) l'année dernière (sans la marque APRIL77RECORDS, on trouvait ça dans la catégorie "musique" du site ou dans la boutique). Manque de bol il est épuisé, et donc il a AUSSI disparu de l'internet. Décidément.
Tout ceci pour dire que depuis 2010 et la reprise de la production, il a à nouveau son heure de gloire chez les initiés et ce que certains appelleront les "hipsters". The Kills ont, par exemple, sorti un flexi de "The last Goodbye", mais la liste est très longue.

Sous vos yeux ébahis je vous sors donc juste quelques photos qui montrent l'étendue parfois rigolote de l'emprise du flexi-disc à partir des années 50, avec une petite sélection basée sur les marques françaises, c'est toujours plus parlant. J'aurais pu vous sortir des flexi de Kerrang du début des années 80 ou des cours d'histoire des années 70 mais bon, une autre fois peut-être (edit : dans cet article).

J'ai donc choisi pour vous :
- les "Disques bleus" qui sont.. bleu (bravo) pour les "Emballages Speed", bel exemplaire de 1970.
- les disques "Café Maurice" pour son côté tellement français qui sent le Tour de France suivi sur une radio à lampes. On regrette juste un vrai nom de label qui claque en lieu et place du simple nom de la marque.
- niveau nom de label qui claque, "Grosjean Rama" (pour les fromages Grosjean), on peut dire que ça envoie du gros. Je vous ai juste mis l'enveloppe, avec un joli tampon de 1960. Fermez les yeux, vous entendez la voix du Général.
- premier ex aequoDisco-Bana de la marque Banania. Je me prends à rêver qu'il y ait quelque part sur terre un t-shirt Disco-Bana, et que je le trouve. Vraiment.

Voilà pour les flexi discs. Un de ces 4 je balancerai des photos sur un autre article, et vous n'aurez qu'à taper "flexi disc" en recherche pour le trouver, et savourer encore plus de bonheur désuet qui sent bon la musique qui craque.
Edit : c'est là que ça se passe pour la suite.

flexidisc disco bana banania flexidisc

disques bleu emballages speed flexi disc

flexi disc grosjean rama fromage

1 mars 2015

AC/DC : Rock, or bust ?

J'ai bien évidemment en ma possession le dernier AC/DC.
Je l'avais acheté en CD vu qu'il était épuisé en vinyle. Puis on me l'a offert en vinyle à Noël, tout va bien.
Donc, ce disque c'est plutôt Rock ou plutôt Bust ?

Commençons par la production.
Ca va ça sonne comme un vrai groupe, et comme AC/DC doit sonner. Je regrette juste la voix de Brian Johnson vraiment en retrait, d'autant plus dommage que le gaillard est plutôt en forme.
S'il n'a pas été servi par des paroles pour le moins convenues et vaguement bas du front (a priori c'est Angus qui a tout écrit, et on se demande si c'est vraiment une bonne idée :"Rock and roll thunder" c'est quelque chose qu'on imagine plutôt chanté par Kiss que par AC/DC). Il manque le côté malin tongue in cheek de l'époque Bon Scott, ou des meilleurs passages de Brian, ici aux abonnés absents pour les paroles. Rien d'étonnant puisque c'est le cas depuis Razor's edge en 1991. On va dire que Malcolm a un peu manqué.
Côté guitare justement pas d'inquiétude, ça sonne toujours, même sans le fabuleux Malcolm, dont on est malheureusement sûrs désormais qu'il ne réintégrera jamais le groupe. Aurait-il pu améliorer ces paroles souvent trop simplistes ? On ne le saura jamais, et disons-le tout de go : peu importe finalement, car on est rarement enclin à écouter AC/DC pour être transporté par les paroles.
Pour le reste de la production, les choeurs sont surement le côté le plus pénible. Si ça va bien sur "Rock or Bust" et  "Playball", ça dégénère direct sur "Miss adventure". Ce n'est pas que les Nananananana me gênent en soit (de plus, ils en ont déjà fait, époque BLow Up your video" ce qu'ont l'air d'oublier nombre de fans sur les forums, ou de journalistes dans leurs reviews). C'est juste que la production de ces choeurs est atroce, et que leurs arrangements ne font en rien décoller les chansons. Sur "Miss Adventure", je n'arrive jamais à aller plus loin que la progression après la reprise du riff en fin de chanson.

Les riffs parlons-en.
Il y en a plein, et des bons. Je pense que le titre "Rock or bust" est un bon exemple de riff typique de AC/DC : simplissime, mais efficacissime. C'est "seulement" dû au fait que ce groupe joue comme personne d'autre. Tu fais jouer le même riff par n'importe quel autre groupe, ça ne sonne pas. C'est vrai de 99% de leurs chansons. Eux seuls arrivent à faire aussi simple en faisant aussi efficace; ou l'inverse.



Le hic, dans cet album, c'est que le simple, ils s'en sont un peu trop contenté. Le simple de la grande époque (qui, soyons objectifs, s'arrête pile après "Back in Black", il y a bientôt 34 ans quand-même) était un simple travaillé, ciselé. Le riff ne devait pas juste être bon, il devait être ultime.
Là souvent, il est juste bon. Et le fait de bien le jouer comme eux seuls le font, ne suffit plus.
Au niveau des arrangements ça n'arrange justement rien. L'ami Phil Rudd n'a pas été très présent aux séances apparemment : il aurait loupé les 10 premiers jours sur les trois semaines de recording. Il a même pas prévenu, il s'est pointé quand il a voulu. Pépère. Et cela s'en ressent. Pour plus de la moitié des chansons, on sent qu'il se contente de faire les pistes démo/maquettes.
Ces pistes ou tu mets juste un "beat" de base pour créer la structure et chercher des bricoles à droite et à gauche. Là, il y a des chansons sans parfois le moindre changement ("Baptism by Fire" en est un exemple flagrant, ou "Sweet Candy"). Au mieux,  il met un coup de cymbale quand ça passe du couplet au refrain (ou inversement). Vous allez me dire, "mais AC/DC c'est toujours comme ça !".

Mais pas du tout, justement.

Si vous prenez le riff de "Back in Black" et que Phil ne fait pas l'accompagnement du petit pont après les MI/LA/Ré, la chanson perdait TOUTE son attaque. Et dans cet album, ça sent le bâclé chez Philou, qui a l'air plus intéressé par les femmes et la dope. On ne peut pas lui en vouloir au Phil, mais bon, copain, t'aurais pû faire un effort de trois semaines.
Tous les 6 ans c'est quand-même pas trop demander.
Passque là justement je suis sur la fin de "Baptism by Fire" et c'est sans fin justement, passque le rythme derrière, on n'en peut plus. Alors que tu vois Philou, quand tu fais comme dans les zeppelinien "Rock the house" : des pauses, des breaks, des respirations qui accompagnent les riffs et le déroulé de la chanson, bein voilà, là on tient un bon truc, ça vit. Dommage par contre ce refrain aussi plat par rapport au riff ... C'est d'ailleurs le cas de pas mal de chansons : "Emission Control" a un riff et une tourne de couplet qui casse tout (enfin moi j'adore) mais l'espèce de pont-refrain gavé de choeurs sans rapport est d'une lourdeur impressionnante qui casse pas mal l'ambiance; on se croirait englué dans les pires passages de "For those about to rock" ou de "Flick off the Switch".
Ah, en passant, les puristes : arrêtez de dire que "Flick off the switch" est un super album injustement descendu etc. Il est pas bon, c'est tout.
Sinon le groupe en jouerait des titres en live, CQFD. Il y a des bons titres hein, et la production est très bonne (ce qui est pas toujours le cas pour les Young vu le massacre commis sur Fly on the wall") mais en vrai c'est chiant. Je défie le meilleur fan de l'écouter en entier. Je veux dire, pas bourré. Moi aussi bourré je l'écoute en plein, mais c'est trop facile.

Au niveau laisser-aller, je sais pas si tu as été contagieux Phil, mais Angus s'est pas trop foulé non plus au final. Ah ça c'est sur, à la moindre note, au moindre bend, on sait que c'est lui. Ce mec fait sonner tout ce qu'il veut, il a tout dans les doigts. Mais là aussi mon Angussinou, dis-donc, tu t'es pas trop secoué la nouillette.. Il n'ya pas un seul solo dont je pourrais vous chanter la ligne alors que j'ai du écouter l'album 5 ou 6 fois par jour depuis sa sortie. A sa décharge, le grand frangin n'était pas là, et j'imagine comme ça dû être dur à vivre pour lui (juste moi, j'en ai chialé comme une madeleine alors bon, Angus j'ose pas imaginer).
Mais là mon p'tit lutin c'était peut-être l'occasion de sortir le grand jeu. Je ne dis pas que c'est naze. C'est juste bien. Nous on veut pas du bon de toi Angus, on veut de la tuerie. Les solos des titres cultes on peut tous les chanter/chantonner. Tous les solos de "Powerage" ou de "Let There Be Rock" ou de "Back in Black", on peut te les faire "à la bouche" : il y a  de la ligne mélodique, des progressions, ça raconte un histoire, c'est ultra bien ciselé.
Là, je retourve tous les trucs-et-astuces, tous les ingrédients, mais à la fin j'ai jamais un plat "solo qui tue" à mon menu. J'ai juste de bon solos, genre "ouais okay bon elle est pas mal on la garde". Erreur, on veut de la tuerie, Angus. T'es là  pour nous tuer. Si je ressors "Riff Raff" et que j'écoute le solo je crois que je vais pleurer. Mais c'est même pas question de rapidité, ou de virtuosité hein. C'est une histoire de faire un truc qui t'accroche direct, et qui ensuite te reste en tête à vie après la premier écoute. Le solo de "Night Prowler" par exemple.
Bon après, je ne vais pas descendre l'album parce que, contrairement à beaucoup de critiques ou de fans, j'ai juste pas oublié que un bon album (le truc que tu poses des deux cotés sans l'arrêter et sans trouver un seul morceau chiant) il n'y en pas eu depuis Back In Black (inclus évidemment).
Depuis lors on se contente juste d'albums avec toujours un bon single (quand-même) et une ou deux bonnes chansons à côté mais rien de fou sur l'ensemble (à l'exception de "Fly on the wall" où pour le coup il n'y a aucun titre à garder; bon, même si il y en avait eu un, la production m'empêcherait toujours de l'écouter). Donc ne faisons pas les étonnés : ça fait plus de 30 ans que c'est comme ça.
Sur 40. Donc y a pas forcément à être surpris.
Ca a surtout servi à faire des tournées pour, Dieu merci, continuer à répandre la bonne parole. Ce qui va s'avérer plus difficile  ce coup ci vu que il n'y aura ni Malcolm ni Phil. Ca fait beaucoup (ou peu, comme vous voulez).

Ce disque n'est pas ni pire ni meilleur qu'un autre depuis "Blow up your video" (qui pour le coup mériterait d'être remixé ou remasterisé un de ces 4). Et même quand un titre n'est pas exceptionnel, ça sonne comme AC/DC, et ça il n'y a qu'eux qui peuvent le faire.
Ca rassure, c'est comme le soleil tous les matins. "Ah okay il est sorti. Bon il est pas forcément super beau ce matin mais, bon, il est là, c'est cool.". Peut être qu'inconsciemment ça nous suffit. Ca laisse pourtant à chaque fois un goût de regret. Quand vont-ils enfin rencontrer un producteur qui les mette un peu en danger, qui les secoue, qui les mette dans une situation où ils nous sortent des trucs incroyables ? Je ne sais pas moi, enfermez Angus et Brian avec juste un dobro et une guitare sèche dans une bicoque en bois, enregistrez le blues brut qui sort. J'ai découvert il y a peu leur passage sur Fun Radio en 96 (je n'étais pas en France). Leur version totalement à l'arrache de "Boom Boom" et tout ce qu'ils ont joué en improvisant dans cette cabine est deux fois plus cool et prometteur qu'aucun des albums sortis depuis lors. Je ne sais pas moi, un producteur qui décrète qu'il faut au moins deux titres qui aillent super vite, un titre où il y a du vrai son clair de blues à la "Ride On", un autre avec un groove cool à la "Gone Shootin'". Titres d'ailleurs introuvables sur youtube : quand ils sont uploadés, ils sont tout de suite mis en "infraction aux droits d'auteurs", alors que les titres de tous les albums de Brian Johnson sont trouvables tout aussi "illégalement". On a la désagréable impression que le management d'AC/DC et leur maison de disques n'ont plus envie de faire exister Bon Scott et la période 75-80 aux yeux du grand public.
 Je vais bientôt faire une étude comparative (avec tableur excel .xls et tout, si si promis) sur les tempo des chansons dans chaque album, puis d'album à album depuis les débuts. je pense que ce sera instructif, même si mon autisme présumé risque de devenir avéré.
Bon, sur ce, je retourne quand même écouter "Rock or bust".

Ah j'ai pas parlé des clips, tant pis. Ils n'ont jamais été bons en clips, ça allait pas commencer maintenant, surtout en reprenant Mallet à la réalisation, qui avait déjà fait assez de catastrophes comme ça avec eux (à part "Thunderstruck", on peut lui accorder ça).
Et ce que pourra donner la tournée, sans Malcolm et avec Chris Slade aux baguettes, on verra bien. Enfin moi je ne verrai pas, car j'ai trop peur d'être déçu, je ne comprends toujours pas qu'on puisse faire des concerts au Stade De France, et je préfère rester sur mes 5 bons souvenirs  de concerts avec eux (dont quatre exceptionnels, le cinquième étant ... Le Stade De france 2010).

Si vous voulez mon avis (tant qu'à faire) le truc vraiment indispensable à voir et à avoir si vous êtes es fans d'AC/DC, c'est le livre "AC/DC : Tours de France" dont j'essayerai de faire une brève chronique un de ces jours. C'est impressionnant, passionnant, vivant.
Achetez-le.