10 août 2011

QUEBEC 2011 / rapport / jour 05 / METABETCHOUAN

JOSE & THE WASTEMEN en vadrouille au Québec / Juillet 2011.
Mercredi 20 juillet (jour #05)
Le vrai grand jour, celui du premier concert, ce soir, au « O’SOLEIL » à Metabetchouan. Après un joyeux petit-déjeuner nous commençons à gratouiller dans le salon, sous l’œil aiguisé de Thérèse, Vincent restant discrètement vers la cuisine mais n’en perdant pas une miette pour autant. La petite répétition acoustique se transforme un peu en concert privé. Je sais de source sûre (Rémi) que Thérèse a fort apprécié notre « Seven Cevennes Cicadas ». Et ça fait plaisir de lui faire plaisir.
Au détour d’une conversation après le café qui s’en suit, j’apprends que Thérèse a publié son autobiographie, "Du rang deux", et je m’empresse donc de m’en procurer un exemplaire. Je trouve ça culotté, en plus de m’imaginer en apprendre des vertes et des pas mûres sur Rémi, ce qui ne gâche rien.
J’attaque goulûment ma lecture pendant que Dimitri packe ses affaires. Le pauvre se cogne un énorme sac à dos vu que son périple va être beaucoup plus long qu le mien: il enchaîne par Chicago-Detroit-Philadelphie-NYC alors que je serai rentré en France.
Nous filons l’après midi chez Mark & Kim, des amis de Rémi chez qui nous allons non seulement être hébergés mais aussi répéter « en vrai » et emprunter du matériel. Rien que ça.
kim and mark
Car comme vous vous en doutez, Dimitri n’a pas pu mettre sa batterie dans son sac à dos, aussi énorme soit-il.
Nous avons à peine passé le pas de la porte que Kim & Mark nous accueillent comme des rois. Je me sens un peu gêné. Leur maison est superbe, et on s’y sent instantanément bien. Il y a des chats, c’est toujours bon signe. Mark doit partir travailler et il ne pourra pas nous voir ce soir. Après avoir posé nos affaires dans la chambre d’ami nous préparons le matériel pour aller faire notre balance-répétition au « O’SOLEIL », à 20 mn d’ici. La salle de répétition au sous-sol est tout bonnement hallucinante. Chaque guitare est une perle, chaque ampli une tuerie. Dans le désordre et pas du tout exhaustif on aperçoit une gibby Gold Top de 89, une Strat’ de 63, une ES335, une gibby J145, une Supro de 61, un Super Lead, un Princeton reverb’ … En plus, il y a un flipper « Golden Arrow » de 1977 au milieu.
guitars
pinball
amps
Je choisis une Gibson J185 True Vintage. Rémi taxe le dobro du grand-père de Mark (1927 sauf erreur…) et taxe un Fender Pro Reverb de 64 pour y brancher sa nouvelle Gretsch. Déjà, ça met en confiance. Direction « O’SOLEIL ».
Au bord de la route près d’une marina, le lieu s’annonce chouette même de loin. En plus la police de caractère utilisée pour « O’SOLEIL » est la même que celle de JOSE & THE WASTEMEN. Je ne manque pas de le faire remarquer tout de suite aux autres et en déduis que c’est un signe du destin, tant qu’à faire, c’est le même prix.
L’intérieur est typique : tout en bois et rondins. Plus carte postale, tu meurs. Mais la bonne carte postale, on sent que ce lieu vit pour de bon. La scène est grande juste ce qu’il faut, bien orientée, bref on le sent bien et tout le monde a le sourire, et la bière XXL. On est très bien reçu par les serveuses et l’ingé-son. Les balances se passent vite et bien, même si le vieux dobro est une tannée à sonoriser, comme tous les dobros du monde. Je tombe instantanément amoureux de la Gibson que Mark m’a prêtée. Hyper agréable. On fignole quelques trucs dans la formule « à-trois-sans-Mathias » qui est resté « faire des Big Mac pour la France » (je re-cite). On prepare une setlist touffue : ce soir nous sommes seuls à jouer et il va falloir tenir la distance un peu plus que nos 50 mn “syndicales”. Gratuit ou pas, ici on vient aussi faire la fête quand on vient à un concert et personne n’a envie de décevoir personne. Accessoirement, on a les patates au fond du filet.
On file manger chez Mark et on revient pour le concert. Les gens sont plutôt en trian de finir leur repas ou en train de siroter une bière sur la belle terrasse, pépère. Va falloir les chercher, il ne sont pas du tout venu nous voir. Le contraire serait étonnant, et il va falloir s’y préparer pour chacun de nos concerts.
10h00, va falloir attaquer. Go.
wastemen
J’ai spécialement la pression mais j’essaye de pas le montrer à mes comparses qui de toutes façons doivent s’en douter, je suis assez transparent pour ça en général.
On commence avec « High », ce qui est pas le plus facile. Mais on doit commencer accordés en mi, car on jongle avec les accordages dans un ordre savant pour pas péter de cordes en route. Celle ci se prete bien à une intro où faut quand même accrocher un peu.Fin du morceau, j’ai rien vu passer, j’ai senti aucune galère, mes coups d’œil à Rem’ & Dimitri me font dire que tout orule pour eux. Si tu cogites à la fin du premier morceau, il y a 99% que tu passes et fasses un concert pénible pour tout le monde: toi, le groupe, le public. Mais non là ça a déroulé comme si le morceau avait duré 2 secondes. On se présente, Rem’ me file un bon coup de main pour parler plus … québecois. Challenge : « Just Be », une nouvelle chanson qu’on avait juste présenté à Lyon pour un concert oubliable à souhait arrive en second pour calmer le jeu et faire plus mélodique.
wastemen
Ben pareil, ça passe tout seul. Et plus ça va plus j’aime cette chanson, je crois que c’est pareil pour Rem’ et Dim’. D’ailleurs elle fonctionnera très bien à chaque concert, à tel point qu’elle les ouvrira tous.
Une heure et quarante minutes plus tard (si-si !) on a joué à peu près tout ce qu’on pouvait. Ont été éclipsées : « Meet me at the Graveyard » qui passe pas du tout en acoustique, en tous cas on n’a pas trouvé la bonne formule encore, et « Girls » à mon grand regret. On a même droit à un vrai rappel pas prévu pour lequel on déballe un « Dog Eat Dog » qui permet à Rem’ de s’époumoner à qui mieux mieux, et à moi de me prendre pour Malcolm Young. Ce qui est largement aussi dur que de se prendre pour Angus Young. Et on finit en refaisant « Go Fuck Yourself ». Celle-là aussi a bien marché à tous les coups, et les gens chantent et scandent tant qu’ils peuvent à chaque début de couplet.
wastemen
On passe le chapeau, qui se remplit très bien, et on vend une bonne quinzaine de disques, super score pour les peut-être 50/60 personnes qui sont là. On papote avec tout le monde, on se détend en buvant quelques verres. Kim est arrivée en cours de show et a pris des photos qui s’annoncent cools. On me réclame des vinyles, je rêve. J’aurais dû en envoyer par la poste chez Rem’, j’ai merdé là. M’enfin on est vraiment ravi et on rentre chez Mark après avoir plié le matos, ce qui ne prend guère de temps au vu de notre set-up minimaliste. Minimalisme auquel je prends de plus en plus goût. En tous cas là, c'est clairement la bonne solution.
wastemen
La fin de soirée est un fou-rire intinterrompu avec Dim’ et Kim dans le salon de la maison. Entre la retombée de la pression, le fait de se savoir bien accueilli, d’être avec des gens charmants, et quelques artifices bien sentis, chacun se laisse aller, et tout semble magique, frais, léger. D’ailleurs je n’ai plus vraiment l’impression d’avoir un corps, mais un cerveau à la fois en ébullition complète et en lévitation mystique. On déballe plus d’âneries, de bons mots et d’images incroyables qu’il n’y a d’érables au Québec. Nos esprits sont intimement connectés. Un vrai festival de bonne humeur pure.
Je prends une douche en riant comme un benêt. Je me couche, et essaye de dormir entre deux crises de rifougne, qui me tombent dessus comme une foudre continue.
Tout est parfait.
PS : un grand merci à tout le staff du O'SOLEIL : monsieur-son dont j'ai oublié le nom, Cloé, Stéphanie etc ...

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