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23 août 2015

Les portes claquent (The Doors)


john densmore the doors les portes claquent


Note : si vous voulez aller directement au passage concernant le livre de John Densmore, rendez-vous au paragraphe intitulé "Bref tout ça pour dire que".


Détester les Doors

est devenu un sport auquel se livrent beaucoup d'amateurs (souvent pourtant éclairés) de musique. Sans parler des pratiquants : musiciens, promoteurs, programmateurs, journalistes etc.
Les arguments font florès :

 • "C'est trop un groupe de hippies"

Okay, bon quand ça commence comme ça, ça ne finit jamais très bien. La haine du hippie (que les détestateurs ont le plus grand mal à définir hormis quelques "c'est les mecs qui se lavent pas") fera l'objet d'un prochain article, dont l'essentiel du développement consistera à démontrer que les valeurs dont se réclament la majorité des anti-hippies (sociale, économiques, politiques etc.), et les résultats qui en ont découlé (concerts, culture, réseaux, événements divers etc.) ont été fondés/popularisés, développées par les hippies eux-même. En attendant, répondons leur juste gentiment que comme argument massue, ça se pose un peu là.

 • "C'est trop le groupe de l'ado qui fume son premier joint"

A une certain époque, ça a sûrement été vrai. Je doute qu'en France en 2015, beaucoup d'ados kiffent leur(s) premier(s) joint(s) avachis à cinq dans un canapé en écoutant "Riders of the storm". Je dirais que ça se passe plus sur un truc de Maître Gims à l'arrière d'une Renault Zoe tunéee.
Mais qui sait, aussi bien je me trompe. Et que cela fut vrai à une époque, je ne vois pas en quoi ça change quelque chose à la qualité intrinsèque du groupe et de sa musique. Accessoirement, pendant longtemps dans l'histoire da la musique pop-rock, la consommation de substances illicites a fait partie intégrante (autant du côté des musiciens que du public) du processus d'appartenance de cette musique. Sans parler du jazz ou du blues. Ou de la hard-tech. Etc.etc.
Les remontrances anti-drogues des puristes du rock m'ont toujours fait marrer. Tous les grands albums qui sont rentrés dans l'histoire depuis bientôt 60 ans ont été faits par des mecs chargés comme des mulets. Like it or not, c'est la réalité. Et notez que ce n'est pas une incitation à en faire autant, c'est juste un fait (auquel vous pourrez toujours m'opposer des exceptions que j'accepterai volontiers).
Et puis de fait, comme argument massue, ça se pose encore un peu là.

 • "Le film d'Oliver Stone est trop nul"

1 : Quel rapport ?
2 : Ah bon ? Je ne suis pas un grand cinéphile, mais je sais que j'ai vu bien pire, comme film. De toute façon, les tenants de cet argument n'aiment en général pas le film... parce qu'ils n'aiment pas les Doors : l'argumentation peut donc tourner en rond pendant longtemps.

 • "Le plan "poète-chanteur" de Jim Morrisson, merci bien quoi..."

Venant de personnes qui la plupart du temps n'entravent pas un mot d'anglais, ça prête à sourire. A part ça, je suis au regret de vous annoncer officiellement qu'en ce qui me concerne, je trouve les paroles fort gouleyantes, et qu'elles ne me choquent pas plus que ça sur un plan littéraire (même si la littérature et la poésie anglaises ne sont pas vraiment ma spécialité). Alors bon, mon argument reste totalement subjectif, et quelque part, heureusement. Je dirai juste que les gens qui en général te disent que "les paroles on s'en fout" dans le rock, trouveront que pour le coup, là, on s'en fout pas, c'est trop nul. Et ne verront rien à redire à d'autres paroles de groupes célèbres qui frisent parfois le ridicule absolu (ce qui la plupart du temps ne me dérange absolument pas, notez le bien).
Si c'est le côté "il fait des phrases qui veulent rien dire", je vous renvoie à Robert Plant dans "Dancing Days" :
"I told your mamma I'd get you home but I didn't tell her I had no car; I saw a lion he was standing alone with a tadpole in a jar".
Soit : "j'ai dit à ta mère que je te ramenais à la maison mais je ne lui ai pas dit que j'avais pas de voiture, j'ai vu un lion qui se tenait seul avec têtard dans un bocal."
Vous avez deux heures.

 • "Tel autre groupe des mêmes années est 40 fois mieux dans le même style".

Argument envoyé en général par les ayatollahs de la compilation Nuggets, qui font eux-même partie de la grande secte des adorateurs des groupes seulement obscurs. Ce fameux argument qui revient toujours dans ton groupe de potes : un groupe connu est forcément nul (dont le pendant est souvent : un groupe obscur est forcément génial). Alors oui Spirit aurait largement mérité de devenir aussi populaire que les Doors et de passer mieux que ça a la postérité. Ca n'a pas été le cas. Attention : Spirit a eu du succès hein, c'est juste qu'ils ont disparu pour cause de catalogue mal géré et de journalistes ignares. Mais je ne vois pas trop en quoi c'est la faute des Doors.
Tiens pour le coup on va se faire une pause avec Spirit :




 • "Un groupe de rock avec un piano/clavier c'est interdit."

Ah. Mais quand on veut jouer au puriste il vaut mieux maîtriser ses cartes. Si on remonte aux origines les plus connues et populaires on va donc juste citer Elvis Presley et "Jailhouse Rock", Chuck Berry et Johnny B.Goode (afin de pas trop se perdre en circonvolutions de références).
Allez-y, écoutez.
Ah tiens, y'a du piano partout.
Et c'est d'ailleurs pour ça que les rocks des années 50 sont en do/sol/fa et non pas en la/mi/si (suites typiquement guitaristiques ultra-chiantes à transposer au piano). La notion d'interdit en art, c'est assez intéressant aussi. Ce qu'il faudrait, ce n'est pas tuer le rock, c'est tuer le mot et les mythes qui vont avec. Je veux dire : toutes les sortes de mythes que chaque "école" se construit et auxquels elle croit dur comme fer, parfois contre toute évidence factuelle. Les Doors ne se voyaient de toute façon pas comme un groupe de rock. Et encore un fois, quel rapport entre les Beatles, Devo, AC/DC, Can, Aerosmith, King Crimson, The Cure, Slayer ?
Tant qu'on ne tuera pas ce mot "rock", on sera pris au piège.

 • "Jim Morrison et son futal en cuir, au secours."

On doit vraiment répondre à ce genre d'arguments ?

 • "Supplément 4 fromages"

Là je me suis dit que j'allais vous partager cette vidéo quand-même. La haine des Doors se répand aussi, bizarrement, chez les plus jeunes. Mais alors là c'est d'autant plus pathétique que le jeune en question fout du Skrillex en musique sur sa vidéo alors que bon, Skrillex a bien "une coupe de pédé" (tel que défini dans cette vidéo hein, je n'ai aucun problème avec les homosexuels ni leurs coupes de cheveux) et que Skrillex a fait une chanson... avec du John Desnmore dedans !
Notons enfin que le jeune aujourd'hui, il trouve apparemment que la dope c'est mal. Pourtant quand je suis allé dans des soirées de jeunes qui écoutaient du Skrillex (et assimilés), j'ai jamais vu autant de dope de ma vie. Il trouve aussi que se rebeller contre l'autorité, c'est mal. Bon.
Quand le disco était partout, on peut comprendre qu'il y ait eu un mouvement "disco sucks"  en 78 devant l'ampleur du battage médiatique et de l'overdose qui sévissait partout. Là, on peut se demander quel raison/événement peut pousser un mec à faire ce montage. Les rues ne me paraissent pas envahies de fans des Doors, ni leur musique passer sans cesse à la radio. Non ?




Bref tout ça pour dire que

J'ai lu le bouquin "The Doors, les portes claquent" (Le mot et le reste, 2014), écrit par John Densmore, le batteur des Doors.
Je ne savais pas du tout de quoi ça parlait, j'ai pris ça au pif pour les vacances. Enfin, je pensais qu'il s'agissait d'une bio du mec, et en même temps des Doors. Un truc basique mais dont tu peux toujours retirer plein d'infos, d'anecdotes pour briller en soirée etc.
Et bien pas du tout. Certes il y a quelques anecdotes d'époque, quelques infos artistiques etc. mais très, très peu.
L'essentiel du livre est basé sur le procès qui a opposé Densmore et la doublette "Ray Manzarek (claviers) + Robby Krieger (guitares)" pendant 6 ans, de 2003 à 2009.
Les trois survivants se sont en effet vus proposer la rondelette somme de 15 millions de dollars (rien que ça) par la marque Cadillac, pour voir un titre des Doors illustrer une de leur publicité.
Et Densmore n'était pas d'accord. Ce qui a rendu les deux autres complètement enragés, et principalement Manzarek.

Pour couronner le tout, Densmore a attaqué la doublette pour la reformation (sans Jim Morrison ni lui-même) des Doors sous le nom "THE DOORS of the twentieth century".
Une formation avec Ian Astbury de The Cult au chant, qui fera vraiment tout pour singer Jim Morrison dans des concerts sans magie qui se feront régulièrement démonter par la critique.
Et à la batterie, au départ Stewart Copeland de The Police, à qui la doublette n'avait pas tout dit (sur l'utilisation du nom, la façon dont la promo serait faite etc.). Il pensait participer à une réunion qui stipulerait clairement les données du problème. Il a rapidement mis fin à l'aventure, et ses interventions au tribunal font aussi chaud au coeur que son jeu de batterie est impressionnant (vous pouvez ne pas aimer The Police, surtout à partir du troisième album, mais si vous me dites que Stewart Copeland n'est pas un batteur génial, vous êtes soit sourd, soit de mauvaise foi).
Un "The Doors" nouvelle mouture qui reprenait aussi le logo original, écrivait le nom THE DOORS en immense, et "of the twentieth century" en minuscule, et utilisait des visuels promotionnels faits avec la tronche de Jim Morrison.  Genre "ça va passer comme une lettre à la poste".
C'était sans compter sur l'acharnement de Densmore.

Un acharnement à quoi ?
1 : A faire respecter les volontés de Jim Morrison.
2 : A faire respcter les clauses du contrat des Doors enre eux, et avec tout mandataire en charge des droits d'édition (et donc de la "synchro" pour la publicité).


Le deal de départ

Le deal de départ entre les Doors a été proposé par Morrison lui-même. A l'inverse des grands groupes de l'époque (citons les Beatles et les Rolling Stones qui devraient parler à tout le monde).
Morrison a proposé que :
1- l'ensemble des droits générés par ce qui a trait aux Doors (chansons, concerts, merchandising, droits dérivés etc.) ne soit pas divisé au prorata des auteurs/compositeurs, mais tout bonnement en 4.
Chez les Doors, pas de crédit "Lennon/McCartney" ou "Jagger/Richards". Même si un des gars du groupe n'avait rien composé sur une chanson, il touchait un quart du revenu qu'elle générait. Une prise de position rare, qui aura permis aux trois autres membres du groupe d'être à l'abri du besoin pour (au moins) une centaine de générations à venir.
2 - toute décision relative à la carrière des Doors ne pouvait être prise qu'à l'unanimité des membres. C'est écrit noir sur blanc dans un contrat ficelé aux petits oignons.

Et c'est argumenté sur toutes les bios des Doors (dont celles de Manzarek et de Krieger).
Dans les notes des rééditions, dans les interviews pour la TV, à chaque fois, Manzarek s'en vantait : "on a été le premier groupe vraiment démocratique : les décisions ne pouvaient être prises qu'à l'unanimité, et on se reversait tout en 4 quoi qu'il en soit". Quasiment un mantra dont il nous rebattait les oreilles depuis le décès de Morrison.


Oui mais...

Pour cette publicité Cadillac et la "reformation" (calamiteuse qui plus est) Manzarek et Krieger ont décidé de s'asseoir sur le deal. Ce même deal qui leur a permis d'être riche à millions (jusqu'à leurs arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-petits-enfants).
Manzarek voudrait sniffer 40 kg de poudre par jour, vivre à Versailles, acheter des yachts comme on achète un baguette à la boulangerie, il pourrait. Mais non, il voulait 15/3 = 5 millions de plus. Et reformer les Doors sans le batteur d'origine et sans le chanteur d'origine.
Son argument ?
"En fait cette histoire d'unanimité c'était surtout un truc de façade pour donner une image sympa/soudée du groupe, c'était du marketing, et en plus j'étais bourré ou sous acide, je me rappelle plus trop."
Oui mais enfin Monsieur Manzarek il y a un contrat qui le stipule noir sur blanc, avec votre signature dessus !
"Euh oui mais c'était il y a longtemps, j'avais pas bien lu, et puis bon hein ça va quoi on va pas en faire tout un plat !".

Le sang de Densmore n'a donc fait qu'un tour.
Non, en fait il a fait deux. Car non contents d'essayer de tordre le sens du contrat et de faire la tambouille financière comme bon leur semblait sans tenir compte de son avis (ni de celui de la famille Morrison), la doublette lui a réclamé 40 millions de dollars en dommage et intérêts. Rien que ça. Soit 20 millions chacun pour Krieger et Manzarek, donc 4 fois la recette envisagée pour la pub Cadillac. Et de quoi mettre Densmore sinon sur la paille, au moins dans la grosse merde.
Pour ce faire, rien n'a été épargné à celui qui se veut le gardien de l'esprit originel du groupe, avec ses principes un peu baba-cools qui veulent que : non, on ne vendra pas nos fesses pour une publicité, on fait de l'art, et on va respecter la parole qu'on s'est donnée, les contrats qu'on a signé entre nous, et la mémoire de notre ami chanteur à qui l'on doit beaucoup.
Un connard d'idéaliste, quoi (en plus il joue du free-jazz/world music, porte des colliers, se fait une couette, et participe à des projets avec des mecs aussi louches que Skrillex).

john densmore 1971 2013


Pas joli-joli

Non ce n'est jamais joli-joli quand d'anciens frères d'armes se lancent dans des procès, qui plus est pour de l'argent, et qu'aucun d'eux n'en a besoin. Après, vous me direz, c'est la vie, ça arrive etc.
Ca peut rester courtois et correct. On peut ne pas être d'accord, et les sommes relatives à la brouille peuvent faire que, bon, on est obligé de passer par la case tribunal. Ca peut permettre, après tout, d'avoir une décision "neutre" qui fera que les membres originels ne seront pas fâchés entre eux, mais par avocats interposés.
Ce qui fait mal dans ce livre, ce n'est pas tant que la doublette ait voulu changer d'avis sans rien demander à personne etc. Justement, ça, ça se règle au tribunal.

Non ce qui fait vraiment mal, c'est la stratégie et les arguments développés par les avocats de la doublette.
Si le premier argument contre Densmore pouvait se révéler acceptable (ou en tout cas discutable), le second l'était beaucoup moins.
Le premier argument était que, grosso modo, pour continuer à faire vivre le catalogue des Doors et faire perpétuer le nom,  il était plus qu'envisageable de procéder à une reformation et faire diffuser les titres des Doors le plus possible, notamment par le biais d'un habillage publicitaire. Effectivement, trop de groupes passent aux oubliettes de l'histoire pour cause de catalogue non géré ou trop protégé. Si un groupe (en tant qu'entité faisant partie de la culture populaire) loupe une génération, il y a de grandes chances qu'il finisse par s'éteindre à petit feu assez rapidement. Certains groupes pensent que le fait de caler sa musique sur une publicité leur permettra de continuer à exister, et de faire vivre le catalogue, ainsi que l'image et la notoriété du groupe. Pour la doublette, le refus de Densmore s'apparente à un refus de faire vivre le catalogue, qui est aussi une obligation contractuelle "non dite" de leur contrat d'intérêt(s).
Mais comme c'est contraire à des contrats signés antérieurement, et défendus pendant plusieurs décennies par les trois survivants, formellement, ça a du mal à passer.

Ce premier argument plaide aussi en faveur de la reformation : continuer à jouer c'est continuer à faire exister le groupe. Certains fans sont même d'accord (cf. les commentaires sur ce lien d'un article sur ce même livre dans Rolling Stone ou encore sur cette page de fans des Doors). Tout tient après dans la définition du "groupe" quand son leader incontesté est mort, et qu'on met sur la touche le batteur d'origine. Or manque de bol, la définition du groupe est explicitée dans le fameux contrat originel des Doors. Et manque de bol encore, Densmore n'a jamais été contre le principe de reformations (dont il fasse partie ou pas) aux seules conditions que :
- le logo original ne soit pas repris
- le nom ne puisse pas être confondu avec celui des Doors. Or quand "The Doors of the Twentieth century" est écrit (affiches, publicité et tous supports promotionnels) avec "THE DOORS" en immense et "of the twentieth century" à la taille d'un timbre poste, bon...
- on ne se serve pas de l'image de Morrison. Or paf ! Et que je te vends des places en mettant des photos de Jim Morrison, et que je ne signale pas (ou mal) qui jouera effectivement, qui est membre d'origine du groupe etc. Vous rigolez, mais il y a peut-être des gens qui ne savent pas qu'il est mort !





Un (parmi des milliers) des éléments promo qui ont fait débat. On note que les logos Rock&Folk & RFM ne laissaient rien présager de bon de toute façon.

Quoi qu'il en soit on peut toujours en discuter, et le tribunal tranchera. Mais pour la doublette, c'était quand même mal parti.

Alors quand on est à court d'arguments, on sort les vacheries. Et je reste poli.
Il se trouve que Densmore est vraiment un mec qui est resté fidèle à ses idéaux beatniks-hippies, appelez ça comme vous voulez. Il défend les droits des minorités, il mange bio et végétarien, il est contre la déforestation, il veut promouvoir l'éducation pour tous, il soutient les disquaires indés, bref : la totale de ce qui faisait les combats de sa jeunesse et de sa génération.
Des combats partagés par Manzarek et Krieger à l'époque, qui se battaient contre "le système", "le pouvoir", "l'autorité" et pouf faire court, "tous ces vieux cons qui ont des valeurs dont on n'a rien à foutre".
Des combats qui vous faisaient alors passer systématiquement pour des "communistes" aux USA; soit l'équivalent de l'appartenance à Daesh aujourd'hui.

Eh bien voilà, à court d'arguments, les anciens camarades de combat vont se laisser aller à toutes les bassesses : Densmore, de par ses combats toujours actuels et son accointance (souvent très lointaine) avec des associations "de gauche" (de gauche aux USA hein, pas de panique, du soft quoi) va être présenté aux membres du jury comme un "communiste", et tant qu'à faire, un terroriste.
Rien que ça. Pas de preuve, bien sûr. On signale juste que, un jour, il a participé à une manifestation d'un groupe opposé à la déforestation d'une zone naturelle protégée. Il se trouve que certaines personnes présentes dans la manifestation étaient des "gauchistes purs et durs" (au sens américain). Et que ces personnes, dans une autre manifestation portant sur tout autre chose (et où Densmore n'était même pas présent) s'étaient laissé aller à des dégradations de bien publics.
Densmore est donc un terroriste.
L'avocat de la doublette ira même jusqu'à lui demander s'il est bien contre les attentats du 11 septembre, sous-entendant qu'il ne l'est pas. Pourquoi ? Parce qu'après les événements du 9/11 il avait appelé Manzarek, abordé le sujet, et Densmore lui avait dit que ces attentats étaient aussi "en quelque sorte" aussi liés à la politique américaine des Bush senior et junior dans les pays arabes du Golfe depuis plus d'une décennie.
Tremblez membre du jury ! John Densmore ici présent est le bras droit masqué de Ben Laden. Et un anti-américain primaire.
Densmore accuse le coup, ses deux compagnons des Doors ne mouftent pas, sachant très bien que lancer ce genre de suspicions et de rumeurs peut être d'un effet dévastateur, d'autant plus que les media s'emparent, bien évidemment, de l'histoire et de la rumeur. On imagine aisément comment le rédacteur en chef de Fox News a carrément dû se faire une faciale en jubilant à l'idée du buzz politico-people qu'il y avait à tirer de cette "affaire".

Joli-joli, quoi.

This is the end

La doublette a finalement perdu, dans les grandes largeurs, mais au prix d'un procès fleuve (et fort coûteux). En ayant toutefois pris soin de faire un maximum de concerts sous le nom de "THE DOORS of the twentieth century". Leur permettant d'amasser un impressionnant paquet de blé avec un chanteur-clône.
De toutes façons la vie a repris ses droits, la mort aussi : Manzarek s'en est allé en 2013, laissant Densmore et Krieger dans la tristesse. Tout avait déjà été pardonné dès l'annonce de la maladie du claviériste. Densmore avait même suggéré une réunion, et rappelé encore une fois tout le bien qu'il pensait, malgré tout, de son ami.

Si le sujet vous parle, et si vous voulez en savoir plus, vous pouvez y aller, le livre est bien écrit, et vraiment passionnant, que vous aimiez les Doors ou pas !
Vous pouvez aussi aller lire un interview de Densmore par L'Express lors de la sortie du livre.




16 déc. 2010

I Love You JEFF NOLAN

1988 1989
1991 1993
Voici le fruit de plusieurs échanges de mails avec une de mes "idoles":  JEFF NOLAN.
C'est un .pdf, donc soit vous l'ouvrez dans une nouvelle fenêtre soit vous faites le fameux "click droit + enregistrer la cible sous". Vous pouvez l'imprimer vu que c'est long (Burn va être content) et lire ça au coin du feu pendant les fêtes de Noël.
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EXTRAITS :

-  “On a fait la première tournée d'I Love You sous acides. TOUS LES JOURS."
- "Je crois qu'on n'apporte pas assez d'importance aux débuts de JANE'S ADDICTION."
- "On DETESTAIT MECHAMENT le "hair-metal" qui se faisait alors passer pour le vrai "rock" du moment. On leur chiait vraiment à la gueule."
- "Tous les groupes qui ont commencé à être "cleans" avec la dope sont devenus bidons et chiants."

- "Quand on a commencé à voir des grosses chemises à carreaux à 100 dollars dans les magasins de luxe, il était clair que le mouvement (grunge) était aussi mort que le disco."
 - "J'aimerai toujours les mecs de Pearl Jam."
-  "Avec Scott Weiland on passait surtout notre temps à être défoncés."

- "Arrêtez DE FOUTRE LES MEDIUMS A ZERO SUR VOS AMPLIS !!! C'EST QUOI CETTE PUTAIN DE MALADIE ?!?”
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INFOS :
Jeff Nolan fut guitariste d' I LOVE YOU, groupe dont l'album éponyme de 1991 a dû passer environ 789764312165454 fois entre mes oreilles, à tel point qu'il fait partie de moi, j'en ai dans tous les pores de la peau. Et donc pareil pour son jeu de guitare qui s'est comme greffé dans le merdier sans nom de mes X, Y et autres hélices-bidulozoïdes.
Le premier "Live" (1989) et le dernier "All of Us" (1993) sont hautement recommandables AUSSI (le premier est hyper rentre dedans, le denrier plus pyché-cool).
Après il a joué avec SCOTT  "dope" WEILAND puis SCREAMING TREES.
Maintenant il est curateur pour le Hard Rock Memorabilia.
Paye ton job en or. Des fois il m'envoie un mail avec photo genre "Hey regarde ! Aujourd'hui j'ai topé la gratte de Brian Jones et je l'essaye sur l'ampli de John Lee Hooker"
Et 5 minutes après "Waow putain regarde ce qui vient d'arriver ! La junior de 57 de Paul Kossof !"Un vrai gamin. Je veux ce job.

Donc bref, avec Jeffounet on a devisé de tout, de rien, de rock, de drogues, de grunge, de guitares, d'amplis .... On y croise RHCP, Pearl Jam, Scott Weiland, Flaming Lips, Jane's Addicition & plein d'autres. Toute une sacrée époque que j'ai vécu à distance ("Chirens-Seattle" ça faisait une trotte) mais tout aussi intensément du haut de mes 16/17/18 ans.
ON CLIQUE DONC ICI POUR LE JOLI PDF

Voilà, bonne lecture aux courageux.
Et merci, Jeff.

13 nov. 2010

AVANT/APRES : Chris Cornell

On va inaugurer une nouvelle série qui mange pas de pain et me ruine pas trop niveau recherches : le AVANT/APRES.
On va se donner grosso-modo au moins 15/20 ans d'écart entre le avant et le après de chaque artiste en question.
Où l'on verra que certains s'en sortent bien (voire, y gagnent) et que pour d'autres, ça fait vraiment mal et qu'on se dit "il fait pas bon vieillir, tirez moi une balle dans la nuque si je finis comme ça".

On commence avec un gaillard de choix : Chris Cornell, ex chanteur de feu SOUNDGARDEN.
Le Robert Plant de la génération X, meneur d'un des  "4 Grands du Grunge" (les autres étant Alice In Chains, Stone Temple Pilots et évidemment Nirvana) dont les albums "Badmotorfinger" & "Superunkwnown" sont des jalons massifs dans ma culture musicale. Deux albums que je conseille chaudement à ceux qui ne les auraient pas, et ce MALGRÉ ce qui va pouvoir se passer dans les minutes qui suivent.
Car voici donc CHRIS CORNELL en mode AVANT (à gauche/1992-1994) / APRES (à droite/ces derniers temps) qui commence donc sous vos yeux ébahis.
J'attends vos réactions, si votre cerveau ne fond pas entre-temps.
AVANT APRES

30 sept. 2010

I LOVE YOU rare pictures

Petit teaser en photos garanties 100%  "1988-1992" pour l'interview de Jeff Nolan (I LOVE YOU / SCOTT WEILAND / SCREAMNG TREES) qui arrive sous peu, le temps que quelques galères informatiques soient réglées ...
Si-si regardez bien, vous y verrez des gars qui sont devenus super connus.
On fait un jeu ? Vous avez reconnu qui ?





























5 juin 2010

BLACK CROWES cabin fever

Vous vous rappelez de monsieur Levon Helm ?
Eh bien c'est chez Levon Helm que les BLACK COWES sont allé enregistrer leur dernier double alum "Before the Frost ...  until the freeze" sur un concept tout con mais efficace : on s'enferme dan le studio (en l'occurrence une superbe bâtisse en bois perdue au fond des bois de Woodstock), on compose, et on enregistre le tout en "live" devant 200 veinards du fan-club venus assister à l'enregistrement. "Rad ...."
Le précédent album "Warpaint" (2008) après une longue plage de silence, marquait un retour gagnant. Personnellement j'avais complètement décroché des Crowes après le superbe "Amorica" en 94.  Et pourtant les BLACK CROWES sont toujours ce putain de groupe de folie depuis 20 ans. Leur nouveau gratteux Luther Dickinson apporte une touche magistrale, c'est un gros tueur plein de groove, avec un "tone" de malade. Et le groupe semble plus soudé que jamais. Plus sobre aussi, il y a moins ces avalanches de guitares croisées avec des claviers qui pouvaient parfois noyer les chansons sous les instruments. La paire Luther Dicknson/Rich Robinson fonctionne à merveille, vraiment. Tout fonctionne à merveille en fait. Le basse-batterie est toujours aussi sexy, coulé, roulé ....  Chris Robinson a toujours le grain de voix parfait,  il trouve toujours l'intention exacte en fonction de la musique, il a toujours  LA ligne de chant ultime à caser; et en plus il a gagné en sobriété (il nous fait moins de modulations qui furent parfois un peu de trop).
On est dans l'équilibre parfait.
Ça triche pas, dans tous les sens du terme. Vous pouvez vous rendre compte que tout est enregistré live avec le DVD "Cabin Fever", pendant vidéo de l'album. Pour 14 euros, je vous garantis un grand moment de bonheur, de musique jouée à la perfection , de l'âme en veux-tu en-voilà, de très bons morceaux, hyper variés (planante-indienne, ragtime, soul-rock, rock,  country, americana, blues .... et même un disco pas ridicule DU TOUT).

On commence avec le trailer du DVD qui explique le concept. Et on y voit Chris Robinson qui tape la discussion avec Levon Helm ("yes son !"). Le chien s'appelle Muddy. Waters évidemment.

Allez on enchaine avec un extrait du DVD. Et donc la chanson est à l'identique sur l'album, vous avez saisi le concept ? "SHADY GROVE". Un truc aux accents ragtime, qui groove comme pas permis. Ce batteur (Steve Gorman) a une capacité à tout entrainer dans le "fond" du temps, qui me fascine. Et il y a le fameux lien invisible entre lui et Sven Pipien à la basse. Sinon vous croyez que Jimmy Page himself aurait fait appel à eux pour l'accompagner sur scène, mmmmmmm ?

T'en veux encore du groove de malade, qui fait hyper-planer et qui en même temps fait péter une grosse partie "dans ta face" quand il le faut ???. Y a qu'à demander : "BEEN A LONG TIME WAITING ON LOVE". Avec partie partage en  solo/sucette à la fin. Un groupe qui se fait plaisir, ça se voit comme le nez d'Eddy Mitchel au milieu de la figure de Mimi Mathy.

Je vous sens tendus je sais pas pourquoi, peut-être parce que vous vous dites "merde je dois aller acheter cet album et ce DVD !! Vite !!". Relax, faites vous une infusion à fumer, et écoutez  ça (pas trouvé la vidéo de Cabin Fever donc c'est une version sans image particulière). C'est "AIMLESS PEACOCK" et c'est ..."far out, man !". La touche country du violon évite le cliché "tout-indien". Et ça fait du bien cette chanson. Hippie ? Oui, et alors ?

Oulaaaaaaaaah je vois que le cornet aux herbes de Provence vous a fait de l'effet. Je vous mets un coup de pied aux fesses avec "I AIN'T HIDING" qui sonner hyper Stones/Rod Stewart. Je trouve que cette ambiance disco-roots-film-de-boules-70s,  jouée par un putain de groupe, ça le fait mais GRAVE.  Alors que l'exercice est hautement case-gueule. Et en pus mate les paroles, parfaites (le phrasé de Robinson évite aussi tout piège racoleur, il la chante juste comme le tueur qu'il est) :
"rust on my pickups / and blood on the stage / seeds in the ashtray / and coke on the blade / NYC delivers thats a guarantee / the only thing that keep the day from me / line at the bathroom / line at the bar / take it outside and do the rest in the car / our candy baby's in a bright light fright / rock and roll rat race everybodys up tight /thats right"
"Ain't your saint ain't your enemy / I'm a long shadow on the highway / I know this ain't how it's supposed to be  / Baby I aint hiding "

"GOOD MORNING CAPTAIN" est une de mes préférées de l'album. Je trouve pas la vidéo des sessions de "Cabin fever" donc je vous mets la version du "Letterman Show", qui est aussi en "live". Montez un peu le son car c'est plus faible que les autres vidéos .  Avouez qu'en plus, niveau look, ils sont parfaits. Avec les choristes black et tout ..... bref, la vraie totale.


Bon je vais pas vous passer tout l'album en revue ! Achetez-le !
Non mais sans déconner, je crois que c'est leur meilleur.
Si vous êtes à Paris allez l'acheter dans la FABULEUSE BOUTIQUE FARGO (rue de la Folie Méricourt dans le XI).
Achetez l'album en vinyle si possible.
Pour le DVD, courrez l'acheter les yeux fermés, les oreilles grandes ouvertes, et le cœur léger.
Ça va vous mettre dans l'ambiance pour l'été.
Parce que ce disque est un grand rayon de soleil.

4 juin 2010

Notre ami le batteur FOU


Ah non, pas de grosse dissertation sur les batteurs, j'ai pas trop de temps en ce moment, et j'ai pas envie de me retrouver avec un paire de baguettes entre les omoplates si je me mets à disserter sur leurs vices et travers déjà bien connus de tous (il suffit d'aller voir un sujet d'une forums de batteurs pour constater l'étendue des dégats).
Ayant moi-même commencé la musique par la batterie, je m'abstiendrai d'autant plus.
Point de généralités ici donc, mais un CAS bien particulier ... voire un CAS tout-court.




On attend avec une impatience qui frise l'hystérie* l'analyse circonstanciée en trois volets de Mr Burn.
Merci à Mistery Chris pour ce tuyau de haute volée.
Le groupe s'appelle Rick K and the Allnighters
* même si l'hystérie n'a manifestement existé que dans la nosologie du XIXè siècle et dans les sauteries cocaïnesques du professeur Charcot. Je vous en reparlerai.

23 mai 2010

George THOROGOOD

Quand je suis arrivé à Montreal an 94 (oui, 1994 ...) un des trucs qui m'a marqué c'était que dans la plupart des bars et boites et club, il y avait à 90% de la bonne musique qui passait. C'en était presque traumatisant. J'ai déjà fait des soirées là-bas où sur les 3h00 du matin, aux "Foufounes Electriques" par exemple, tu avais "Astronomy Domine" par VOIVOD qui passait (entre du Nine Inch Nails, Tea Party, Tragically Hip, Beck ou Twisted Sisters etc.).
Paye ton choc quand tu débarques de Grenoble ...
Bref, il y avait souvent deux chansons qui revenaient et que je kiffais, c'était "Bad to the bone" et "One bourbon, one scotch, one beer", dont j'appris rapidement (en demandant à un DJ ou à un serveur) que c'était d'un certain GEORGE THOROGOOD, dont je n'avais jamais entendu parler. Ça sonnait hyper brut et " grounded" pour parler comme "Dusty"Rémi.
Alors je me suis acheté son premier album, de 1977 "GEORGE THOROGOOD AND THE DESROYERS" .
Et puis un soir, vers Noël, ils ont annoncé à la radio (on n'avait pas internet en 94) que GEORGE THOROGOOD & THE DESTROYERS passaient à , si mes souvenirs sont bons, la "TAVERNE BAVAROISE" (ou un truc dans ce style), pas loin des "Foufounes", en plein centre, vers l'UQAM (pour ceux qui connaissent cette ville fantastique).
J'ai fendu la neige et la bise  et j'y suis donc allé (5 dollars canadiens l'entrée, soit 20 francs soit 3 euros) j'ai pris une énorme tartelette derrière la nuque, en plus d'un cuite monumentale. Je rappelle que ce lieu improbable pour voir jouer ce mec improbable était appelé "LA TAVERNE BAVAROISE" (ou un truc dans ce style).Une batterie, et lui avec sa gratte, enfin en tous cas c'est le souvenir que j'en ai !
Ah ça .... c'était "grounded" de chez "grounded".
Pas de chichi, hyper minimaliste, il devait être dans le creux  de la vague (il lui est arrivé de faire des albums merdiques, convenons-en) pour jouer "LA TAVERNE BAVAROISE" (ou un truc dans ce style). Et quand il a joué "Bad to the bone" et "One scotch etc." c'était grandiose. Et ça convenait incroyablement bien au lieu (qui s'appelait,  je le rappelle car je sens que vous ne suivez pas, "LA TAVERNE BAVAROISE"; ou un truc dans ce style).

Et ce soir, en 2010, après m'être gavé de "Exile on Main Street" des Stones (cet album ayant réussi à me réconcilier avec les pierres qui roulent), je me suis ressorti cette vieillerie un peu mise de côté.
J'ai surtrippé.
Allez on arrête de faire des tartines (j'oublie souvent qu'on est dans monde relativement "twitter") et zouuuu en avant la musique (achetez cet album en tous cas).
Je ne mets PAS le tube "Bad to the Bone" car il n'est PAS sur cet album et que la production est trop ... "produite", par rapport à cet album là dont je vous cause (vous suivez oui ou merde ?!?)

Ma préférée : "One scotch, one bourbon, one beer" (les paroles avec, mortel)

Hyper cool aussi : "Ride One Josphine"

Voiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiilà.
Ça décrasse en deux coups de cuiller à pot bien trop d'années de sur-production, ça fait du bien.

21 mai 2010

Ronnie James DIO

Merde, DIO , LE chanteur du METAL, est mort.
Je viens d'apprendre ça par hasard. Je vais pas faire long, ça fiche un coup.

Changement de registre, c'est lui qui chantait ce pur moment de poésie (sur une chanson écrite par Roger Glover, oui le bassiste de Deep Purple !)

Repose en paix, Ronnie.

10 mai 2010

Monsieur LEVON HELM


Il me semble que LEVON HELM fait partie de ces grands musiciens qui n'ont pas la reconnaissance qu'ils méritent. Bien sûr ce n'est pas un illustre inconnu pour qui taquine un peu la culture sixties américaine. Mais voilà, le temps passe et l'histoire semble parfois oublier ses meilleurs éléments. L'histoire, c'est nous la faisons et qui l'écrivons. Alors je vais vous parler de Levon Helm.
Il est avant tout connu pour avoir joué dans THE BAND (anciennement THE HAWKS), le groupe qui a accompagné Dylan, de sa révolution électrique qui lui a mis tous les folkeux intégristes sur le dos (1966) jusqu'à 1974.
Mais THE BAND n'est pas qu'un "BACKING" BAND se contenant de jouer aux gentils accompagnateurs de stars. Dans le même temps THE BAND sort ses propres albums, dont les indispensables "MUSIC FROM BIG PINK" et surtout l'éponyme "THE BAND" sans lequel on ne peut pas vivre en gentleman (farmer). THE BAND s'est sabordé en 1976 lors d'un concert mythique filmé par Martin Scorcese, donnant lieu au film "The Last Waltz"

Une petite sauterie de rien du tout, où plein d'amis inconnus sont de la partie : Dob Dylan, Joni Michell, Ronnie Hawkins, Neil Young, Emmylou Harris, Ringo Starr, Ron Wood, Eric Capton, Neil Diamond, Dr Jon, Van Morisson ... et même Muddy Waters ...

Levon Helm joue de la batterie, terriblement bien. Un jeu unique. Il est comme un Ringo, ou un Bonham. Tu entends 4 secondes, tu sais que c'est lui. Hyper ouvert, hyper fin. Groovy mais pas putassier. J'adore. Il chante aussi, avec une voix sans égal, qui sent bon la terre, le bourbon et le soleil. Il joue aussi de la mandoline et plein d'autres choses.
Il fait partie des MESSIEURS qui sont l'histoire vivante. Ils ont un pied auourd'hui, un autre en 1927, dans le coton, la poussière et la sueur. Du folk, du blues, du bluegrass, de la soul. Du blanc, du noir.

Le mieux, c'est découter.
J'espère vous metre l'eau à la bouche avec les petits trucs qui suivent.
On attaque par le morceau le plus connu de THE BAND, "The Weight" dans une version où son invités les STAPLE SINGERS.
(psssst : cherchez un peu sur youtube et vous verrez papy Helm la jouer maintenant avec les Black Crowes ! Double classe intégrale !).

Un truc plus bouge-bouge "Up on Cripple Creek" joué au Ed Sullivan Show le 2 novembre 1968. Bon, c'est un son de plateau de télé hein ...

Tiré aussi de THE LAST WALTZ, voilà "The night they drove Old Dixie down", une chanson qui me fout la chiale à tous les coups (même si je préfère de loin l'orchestration plus simple de l'album).

Et maintenant Papy Helm chante toujours le blues, malgré un vilain cancer de merde sa race maudite. Il jouera et chantera jusqu'à la mort, il est de cette trempe.
Le voilà venant taper l'incruste à un concert il n'y a pas si longtemps avec des potes, dont Larry Campbell (qui participe aussi au dernier BLACK CROWES).


Et je peux pas mempecher de finir avec Muddy Waters, invité par le groupe pour THE LAST WALTZ pour jouer "Mannish Boy". Défonce !!!! VAS-Y MUDDY !!! 
"I'M A MAN ! yeaaaaAAAhHHH !!!!!" (je vais vous caser cette chanson à chaque fois, je vous préviens)

Aux Etats-Unis, Levon Helm  a gagné récemment le Grammy Award du meilleur album "Americana" de 2009 avec son album "Electric Dirt".
Levon a aussi le plus beau studio de la terre. Et le plus cool. Je vous laisse aller voir, ça fait rêver. Et ce n'est pas pour rien que BLACK CROWES sont allé y enregistrer leur très réussi dernier double album "Before the frost ... Until the freeze".
Double album et DVD grandiose dont je vous parle dans le prochain post.
Vous avez vu comme tout est lié ici ? C'est fou non ?

Enfin bref, merci Levon, tu déchires.

http://www.levonhelm.com
http://www.levonhelmstudios.com/
http://en.wikipedia.org/wiki/Levon_Helm
http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Band
http://fr.wikipedia.org/wiki/The_Last_Waltz

28 avr. 2010

Un petit bout de CAKE ?


On est mercredi, ce soir c'est "Nouvelle Star" pour ceux qui ont une télé et qui sont pas bloqués sur le foot.
J'ai plus de télé mais j'ai vu l'émission de la semaine dernière. Apparemment beaucoup de gens se font un petit "mercredi Nouvelle Star" en groupe de temps à autres.
Ça détend, on se prend tous pour des rock-critics, on dit de la merde, on se liquéfie devant le choix calamiteux des chansons, en pleurant sur la saison de folie d' il y a deux ans, avec le Benjamin qui ne faisait que des choix impeccables.

Oui donc, la semaine dernière il y a un mécheux-tête-à-claque qui a massacré "I will survive", cette chanson qu'on ne peut plus décemment écouter depuis 98. 
Et  à part Manoeuvre personne, et surtout pas Lio évidemment, ne savait que cette chanson avait été l'objet d'une superbe reprise de CAKE en 1996 sur l'indispensable album "Fashion Nugget".
N'en déplaise par contre à Manoeuvre, la reprise du mécheux, pour être "rock", n'avait vraiment rien à voir avec la géniale reprise de CAKE
Accessoirement, signalons à Manoeuvre que CAKE n'est pas DU TOUT un groupe "néo grunge". Mega SIC ! On metrra ça sur le compte de l'excitation du direct et du choc subi face à l'inculture crasse de Lio. Ou alors au fait qu'un autre candidat venait justement de massacrer un standard du grunge : "Black Hole Sun" de SOUNDGARDEN, qu'il a réussi à faire passer pour un truc de balloche-bellâtre sans âme.

Donc bon, voici le "I will survive" de CAKE

Mais vu qu'on parle de CAKE, groupe injustement sous-estimé, parlons d'autres chansons du groupe lui-même, qui sont de grosses tueries. Et en live s'il vous plait, histoire de se rendre bien compte.
Notez que le gratteux d'origine GREG BROWN n'est pas sur ces vidéos puisqu'il s'est barré en 98. C'est pourtant  à lui qu'on doit une grande partie du "son CAKE", reconnaissable entre mille. Un très grand guitariste. Son remplaçant depuis 98, Xan Mc Curdy, n'est pas une pelle non plus ceci dit .... la preuve :



Et celle ci on l'aime aussi pour les paroles bien cyniques et très intelligentes que je vous colle juste après, génial !

Well, your CD collection looks shiny and costly.
How much did you pay for your bad Moto Guzi?
And how much did you spend on your black leather jacket?
Is it you or your parents in this income tax bracket?

Now tickets to concerts and drinking at clubs,
Sometimes for music that you haven't even heard of.
And how much did you pay for your rock'n'roll t-shirt
That proves you were there, That you heard of them first?

How do you afford your rock'n'roll lifestyle?  Ah, tell me.

How much did you pay for the chunk of his guitar,
The one he ruthlessly smashed at the end of the show?
And how much will he pay for a brand new guitar,
One which he'll ruthlessly smash at the end of another show?
And how long will the workers keep building him new ones?
As long as their soda cans are red, white, and blue ones.
And how long will the workers keep building him new ones?
As long as their soda cans are red, white, and blue ones.

Aging black leather and hospital bills,
Tattoo removal and dozens of pills.
Your liver pays dearly now for youthful magic moments,
But rock on completely with some brand new components.

How do you afford your rock'n'roll lifestyle?

Excess ain't rebellion.
You're drinking what they're selling.
Your self-destruction doesn't hurt them.
Your chaos won't convert them.
They're so happy to rebuild it.
You'll never really kill it.
Yeah, excess ain't rebellion.
You're drinking what they're selling.
Excess ain't rebellion.
You're drinking,
You're drinking,
You're drinking what they're selling.

Albums indispensables de CAKE

19 mars 2010

Alex Chilton BIG Star

Alex Chilton est mort. Fait chier. Je ne suis pas super connaisseur hein. Mais quand même, j'adore le titre "The Letter" par les BOX TOPS en 1967, à l'âge de 16 ans. J'adore aussi la version de Joe Cocker par laquelle je l'ai connue. Allez ICI pour la version de Cocker qui ne peut pas être intégrée ailleurs... Au clavier, le fabuleux Leon Russel, tueur total. Vraiment,  allez voir cette version, elle tue.

J'aime beaucoup le disque "#1 Record" du groupe "BIG STAR" (cf.photo), que Chilton a monté après les BOX TOPS. Même si le mastering de la version CD est CATASTROPHIQUE : c'est le seul sur lequel je doive mettre la fonction "loudness" sur mon ampli. Rappelons qu'il est interdit de mettre ce bouton en action, vraiment: ne mettez JAMAIS ce bouton "on", et ne touchez pas aux équalisations : un ampli ça sert à amplifier, donc tu laisses les potards TOUT AU MILIEU. Capito ?

C'est sur ce disque qu'il y a la version originale de "In the Streets", titre que vous connaissez peut-être repris par CHEAP TRICK dans le générique de l'excellent feuilleton "That 70s Show".
Par contre oubliez d'urgence les titres de Alex Chilton sortis chez New Rose (oui oui les français) des années 80, c'est à coucher dehors.
Mais ce disque là, vraiment, c'est un disque à avoir. De la bonne pop-rock mélodique, avec de chouettes ballades acoustiques et des titres qui préfigurent ce que certains appelleront la "power-pop".

BIG STAR "In the Streets"

THE BOX TOPS "The Letter"

5 mars 2010

A fond sur le MANCHE

Le message précédent a donné lieu à plusieurs réflexions de haute volée sur l'aspect éminemment masturbatoire de l'activité guitaristique. Ce printemps qui n'arrive définitivement pas à l'air de vous travailler le bas-ventre.
La masturbation : un sujet dont le guitar-hero serait le symbole ultime.
Tous les guitaristes n'ont pas vocation à devenir des guitar-heroes, heureusement. Mais tout guitariste doit bien avouer que dans sa prime jeunesse, quand ses hormones poussaient et qu'il aimait bien s'occuper avec ses mains justement, il a été fan de guitar-heroes. Il a été au moins fan d'UN guitar-hero. A savoir : un guitariste connu au moins du landernau de la 6 cordes, et dont le jeu est acclamé par une grande partie des pratiquants (même s'il y a toujours des débats). Et qui a forcément une technique ou un truc que les autres n'ont pas : il attaque spécialement, il a un son "de porc", il joue vite ou très vite (ou au moins il y arrive), il a inventé quelque chose...
Bref, la liste n'est pas exhaustive mais on retrouve là dedans aussi bien Eddie Van Halen que Mark Knopfler, Steve Vai que Steve Ray Vaughan, Slash que Michale Angelo Batio .... La palette de styles, d'intentions et de looks est donc plus que vaste .... Nous y reviendrons.

Bon, moi c'était Angus Young, c'est pas super original hein. Mais il faut bien avouer que son jeu est foutrement sexuel. Ca transpire, ça secoue, ça secousse, ça défouraille. A la différence près que pour moi Angus (car je l'appelle "Angus" tout court) fait totalement l'amour à sa guitare. Il ne fait vraiment qu'un avec l'instrument.

Et c'est là que HOP! je reviens sur le terme générique de Guitar-Hero.
Tel qu'on le connait aujourd'hui, c'est un terme qui a pris son sens (ou plutôt, sa définition, ce qui n'est pas toujours pareil ...) dans les années 80 avec l'arrivée des guitaristes qui jouent plus vite que la lumière : Yngwie Malmsteen, Steve Vai et Joe Satriani pour citer les plus célèbres.
Ce qu'il y avait de nouveau c'est qu'ils jouaient à une vitesse effectivement incroyable, et que pour la première fois ou presque (ou en tous cas de façon très significative) leur carrière était exclusivement solo et instrumentale. Hendrix a été le premier Guitar-Hero moderne, mais Hendrix ça sonne quand même comme un groupe. Je veux dire, tu écoutes aussi et aussi bien Hendrix pour ses chansons en tant que chansons de format "pop-rock" que pour son jeu de guitare. Les non-guitaristes se cognent complètement de son jeu et ils ont bien raison : ils écoutent une chanson, pas une guitare ou un guitariste.
Avec l'arrivée de ces guitaristes de sannées 80 c'est le côté presque exclusivement formel de l'instrument qui a pris le dessus. La chanson, ou plutot la composition, ne devient la plupart du temps qu'un alibi pour exhiber une déxterité technique incroyable. Le solo de guitare qui ponctue souvent une chanson pop/rock devant ici quasiment ininterrompu : il devenait la raison d'être de la chanson.
J'eus été moi aussi fasciné par cette arrivée, c'était nouveau, et ça faisait un vrai choc. J'ai encore deux CDs de Joe Satriani et un vinyl de Yngwie Malmsteen, pour tout vous dire. Et j'ai acheté ma première SquierStratocaster. Si-si, j'avoue. Et puis c'était toujours moins cher que la Gibson SG de Angus (que j'ai eue un peu plus tard est qui est maintenant HONTEUSEMENT TAXéE PAR UN DE MES FRANGINS - couou Etienne ça roule ? ;-)) parce que Malmsteen avait une
Vous vous en doutiez mais ça a très mal vieilli ces guitar-heroes des années 80 qui ont toujours une descendance conséquente en 2010. Même si il y a de super chouettes trucs sur "Surfing in a blue dream" de Satriani, quand c'est justement la chanson, l'idée et la composition qui reste importante.

Tout ça était bien sur un alibi à  vidéos où je me suis amusé à vous trouver quelques exemples de cette maladie qui consiste à oublier totalement la chanson et la composition pour juste montrer de quoi on est capable. Dans un autre registre, vous avez le solo de batterie jazz, ou hard-rocker des 70s.
Vous verrez donc ici des guitares à deux, trois ou 4 manches; à 6, 7 ou 8 cordes ....
Et vous vous demanderez peut-être, comme pour la nouvelle guitare Gibson qui s'accorde toute seule : "à quoi bon ?"
Nota bene : vous êtes pas obligé de tout vous taper in extenso, il y a des trucs très longs ...

YNGWIE MALMSTEEN vous donne une leçon. Hum.

TONY MAC ALPINE, un des héros des 80s. Se cogner ça en concert, je comprends pas. Très très typique du son et du jeu "100% guitar-hero". On voit effectivement très mal le rapport avec un Jimi Hendrix ou un Angus Young.

L'improbable MICHAEL ANGELO BATIO. Dans las série 100% démonstration on trouve difficilement mieux.... Et parfois le mieux est l'ennemi du bien .... Jimi, pardonne lui l'offense faite à "Purple Haze" à 3'34" ....

Toujours l'inénarrable MICHAEL ANGEL BATIO quand il jouait encore dans NITRO (un groupe alibi dans tous les sens du terme)


STEVE VAI
essaye de nous la jouer un peu émotion (car le guitar-hero est aussi un être humain comme vous et moi) mais il ne se dégage RIEN. Malgré trois manches. On a effectivement un peu l'impression de se prendre du gode-ceinture ... BB King qui joue trois notes arrive à te faire pleurer à moindre coût ....

DRAGONFORCE (si-si c'est un groupe de maintenant, c'est pas Helloween en 88 qui aurait engagé Tony Mac Alpine) essaye de faire des chansons entre deux solos. Je trouve ça d'un chiant rarement atteint.

PATRICK RONDAT, le français de l'étape. Là EN PLUS il fait une démo pour la marque Peavey... La double peine à son maximum ... J'ai vu ce pélo aux "Monsters Of ROck" en 91, il jouait à 15h00 à l'Hippodrome de VIncennes, avant QUeensryche, Black Crowes, Metallica et AC/DC. Des fois il y a des truc étranges sur cette planète. Je me demande s'il fait pas partie de la conspiration reptilienne dont je vais bientôt vous entretenir. En tous cas à la fin de la démo, on a VRAIMENT pas envie d'acheter l'ampli (si on peut appeler ça un ampli) .Enfin je veux dire, encore moins envie.

On finit par le contre exemple de la jolie chanson qui est faite avec une technique à vous ruiner les doigts et la tronche tellement c'est compliqué "A day at the beach" de JOE SATRIANI. Voici l'originale
et juste pour vous donner une idée de comment ça se fait voici la version faite à la maison par  un des innombrables guitariste-de-youtube, la nouvelle race qui envahit le web. Avec une sacrée guitare INTERDITE, et, must du must, un t-shirt TASCAM pour l'occasion. 100% nerd.

Et enfin  hommage à mon idôle absolue. Chaque fois que je le vois, à cette époque bénie de 1978, ça me fait des putains de frissons. Merci ANGUS YOUNG.

C'est un peu n'importe quoi ce message.
Je retourne jouer de la guitare. A bientôt.